Une enquête a été ouverte, deux jours après la découverte de « plus d’une dizaine » de cadavres de renards dans un charnier dans le Jura, a-t-on appris mardi auprès du parquet de Besançon et de la préfecture du Jura.
Les premiers éléments d’informations obtenus par la direction départementale des territoires du Jura indiquent qu’un louvetier (personne chargée de l’abattage des animaux sauvages nuisibles), missionné pour ces prélèvements dans le cadre d’un arrêté municipal, « aurait abattu ces animaux et les aurait laissé sur place », selon la préfecture du Jura.
« Plus d’une dizaine de cadavres de renards ont été retrouvés, certains ont été tué par balles », a confirmé à l’AFP le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.
Le parquet régional de l’environnement « a ouvert une enquête sur les conditions de chasse de ces animaux et sur l’infraction constatée suite au dépôt de ces animaux au bord d’une rivière sauvage, la Lemme », a indiqué le magistrat.
L’enquête a été confié aux agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), a-t-il précisé.
Le charnier était situé sur le banc communal de Fort-du-Plasne, selon la préfecture du Jura, qui a expliqué qu' »un arrêté municipal autorisant le prélèvement de renards (espèce susceptibles d’occasionner des dégats) a été pris le 9 janvier 2024 par la commune » pour une durée de trois mois, après notamment des « attaques répétées de poulaillers ».
Le préfet du Jura a demandé l’évacuation des cadavres et leur prise en charge par une filière spécialisée, et ordonné administrativement le retrait conservatoire de l’agrément du louvetier concerné.
Le Centre Athénas, un centre de protection de la nature spécialisé notamment dans la sauvegarde du lynx, a dénoncé sur sa page Facebook un « scandaleux charnier de renards +les pieds dans l’eau+. Des dizaines de renards abattus de façon quasi industrielle polluent la Lemme », et a annoncé avoir déposé plainte.
« La pollution de l’eau est évidente avec une telle concentration de cadavres en décomposition », a également relevé dans un communiqué de presse l’association SOS Loue et Rivières Comtoises, qui a aussi déposé plainte.