Le gouvernement a anonncé l’adoption d’un crédit d’impôt temporaire de 2 500 € pour soutenir les agriculteurs renonçant à utiliser du glyphosate, un herbicide contesté.
Alors que l’engagement d’Emmanuel Macron à bannir totalement l’utilisation du glyphosate en France d’ici 2021 a officiellement échoué et que, désormais, le gouvernement vise une réduction de 50% des usages d’ici 2022, les Sénateurs ont adopté samedi 5 décembre un amendement permettant la mise en place d’un crédit d’impôt temporaire d’un montant de 2 500 € pour soutenir les entreprises agricoles qui déclarent en 2021 et/ou 2022 qu’elles n’utilisent plus de produits phytopharmaceutiques contenant du glyphosate. Ce crédit vise les filières les plus impactées économiquement en raison de leur consommation de glyphosate, ce qui est le cas en particulier des cultures permanentes (viticulture, arboriculture) et des grandes cultures.
Au-delà de ce crédit d’impôt, l’Etat a annoncé qu’il investira 80 millions d’euros supplémentaires pour abonder la prime à la conversion des agroéquipements prévue dans le plan de relance, désormais dotée de 215 millions d’euros. L’enjeu est en effet de mettre en place des dispositifs pour compenser les coûts induits par la sortie du glyphosate pour les agriculteurs, car « aujourd’hui, un agriculteur qui investit pour sortir du glyphosate ne bénéficie pas de création de valeur immédiate : le prix de vente de production reste inchangé, sauf s’il se convertit au bio, explique le gouvernement dans un communiqué. A titre d’exemple et sur la base de travaux de l’INRAe, la sortie du glyphosate, à l’échelle d’une exploitation, entraîne une perte d’excédent brut d’exploitation (EBE) allant jusqu’à 16% pour des grandes cultures en semis direct soit un surcoût allant jusqu’à 80 € par hectare, soit jusqu’à 7 000 € pour une exploitation de taille moyenne de 87 hectares. En viticulture, la perte moyenne d’EBE est de 7% pour l’exploitation, soit un surcoût moyen de 250 € par hectare.«