Nouvelles vidéos du mystérieux calmar à longs bras

Photo d'illustration © 2020 Osterhage et al

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© 2020 Osterhage et al
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Un céphalopode très rarement observé, le calmar à longs bras, a été filmé dans les eaux australiennes, à des milliers de km de profondeur, par des scientifiques.

Le calmar à longs bras, un calmar abyssal aux tentacules démesurés, a très rarement été observé par l’homme. Pourtant, grâce à des explorations sous-marines menées pendant trois ans dans les profondeurs des eaux australiennes, des scientifiques ont pu capturer des vidéos haute définition de cinq de ces calmars du genre Magnapinna. Leurs trouvailles ont été publiées dans PLOS ONE.

Bien que l’équipe ait pu distinguer les calamars comme appartenant au genre Magnapinna, ils n’ont pas pu distinguer l’espèce, du fait de la pauvreté en informations de ces vidéos tournées à des milliers de mètres sous l’eau. Il pourrait s’agir de l’espèce M. atlantica, M. pacifica ou M. talismani. Ce qui rend la tâche presque impossible est qu’aucun spécimen adulte de calmar à longs bras n’a jamais été capturé. Ces céphalopodes vivent dans des eaux de plus d’un kilomètre de profondeur : les cinq repérés sur les vidéos se trouvaient à des profondeurs de 2 à 3 kilomètres, dans ce qu’on appelle la zone bathypélagique de l’océan.

Pour les filmer, les chercheurs ont utilisé des véhicules télécommandés, ou ROV, et une caméra remorquée dans le Great Australian Bight, une vaste baie ouverte au large de la côte sud de l’Australie, s’étend sur près de 46 000 kilomètres carrés (17 800 miles carrés). Ils ont observé deux des calamars en 2015 grâce à la caméra remorquée et les trois autres en 2017 lors des relevés effectués par les ROV.

Pendant ces campagnes, les scientifiques ont utilisé une nouvelle méthode de mesure des calamars avec des lasers appariés. Cette technologie est plus précise que celle qui consiste à déterminer la taille d’une cible en la comparant à des objets proches, le moyen le plus courant pour obtenir des estimations. En utilisant cette méthode, ils ont calculé qu’un des tentacules du calmar était environ 11 fois plus long que son corps. Les scientifiques ignorent encore comment les calamars utilisent ces extensions collantes, bien qu’ils supposent que ce soit pour pêcher leurs proies. Le pli caractéristique en forme de coude dans les bras est un autre sujet de curiosité. Cela pourrait être un moyen d’éviter que leurs tentacules en forme de spaghetti ne s’emmêlent.

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