Razan Al Mubarak (Abou Dhabi) nouvelle présidente de l’UICN

IUCN/Ecodeo/Sam Hollenshead

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IUCN/Ecodeo/Sam Hollenshead
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Au congrès de Marseille, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a élu sa nouvelle équipe dirigeante. Elle a porté à sa présidence Razan Al Mubarak, jusqu’ici directrice de l’Agence de l’environnement d’Abou Dhabi. Maud Lelièvre, présidente du Comité français de l’UICN, a été élue membre du Conseil.

Née en 1979 à Abu Dhabi Razan Al Mubarak est la fille de Khalifa Ahmed Abdulaziz Al-Mubarak, ancien ambassadeur des Émirats arabes unis en France, assassiné en 1984 à Paris par le groupe terroriste de l’organisation Abu Nidal, et de Sameera Al Khamis.

En 2001, Mme Al Mubarak a participé à la création d’Emirates Nature-WWF (EN-WWF), dont elle assure la direction générale.

En 2008, elle est devenue la directrice générale fondatrice du Mohamed bin Zayed Species Conservation Fund (MBZ Fund) – une organisation philanthropique basée aux Émirats arabes unis qui soutient directement la conservation des espèces dans le monde entier. Elle est directrice générale de l’Agence pour l’environnement d’Abu Dhabi (EAD) Nommée en 2011, elle a été la première femme à occuper le poste de secrétaire générale et a été promue au conseil d’administration en 2018 par le prince héritier d’Abu Dhabi, Mohammed bin Zayed Al Nahyan.

Sous la direction de Mme Al Mubarak, l’EAD a joué un rôle clé pour réintroduire l’oryx à cornes en cimeterre à l’état sauvage au Tchad. En 2000, l’oryx à cornes en cimeterre a été officiellement déclaré éteint à l’état sauvage par la liste rouge de l’UICN. Depuis 2016, les efforts de l’EAD, en collaboration avec le Sahara Conservation Fund, la Zoological Society of London, le Smithsonian Conservation Biology Institute et le gouvernement du Tchad, ont permis de relâcher 200 oryx élevés à Abu Dhabi dans la nature au Tchad. [L’oryx d’Arabie est passé de la catégorie « en danger » à celle, moins grave, de « vulnérable » dans la dernière Liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).Elle siège au conseil d’administration de l’Autorité fédérale de régulation nucléaire et du Centre international d’agriculture biosaline. Elle est en outre membre du conseil consultatif du Conseil économique de la Fondation Rockefeller sur la santé planétaire, de la Cambridge Conservation Initiative, de l’Académie diplomatique des Émirats, membre du conseil d’administration de Panthera et membre du conseil d’administration de la Abu Dhabi Music & Arts Foundation (ADMAF)[25].

« En tant que présidente, j’apporterai deux décennies d’expérience diversifiée dans le domaine de la conservation, tant dans le secteur public que privé. Et j’ai appris à comprendre les défis auxquels l’Union est confrontée grâce à mes 20 ans d’engagement avec l’UICN en tant que membre et donateur-cadre. Et je m’efforcerai d’apporter une perspective nouvelle et énergique pour relever ces défis », a déclaré Mme Al Mubarak, qui sera la deuxième femme à présider l’UICN (en 75 ans).

Julia Marton-Lefèvre, ancienne directrice générale de l’UICN, a apporté un soutien chaleureux à l’élection de Mme Al Mubarak : « Razan et moi avons travaillé ensemble pendant de nombreuses années – elle, en sa qualité de haut fonctionnaire, de donatrice-cadre de l’UICN et de fervente défenseuse de l’action internationale en faveur de la conservation. L’étendue et la diversité de l’engagement de Razan au sein de l’UICN, combinées à son expérience concrète de la direction d’un organisme de régulation environnementale, d’une ONG environnementale locale et d’une organisation philanthropique mondiale, constituent l’éventail idéal d’expériences de direction que l’UICN exige de son président »

Par ailleurs, la présidente du Comité français de l’UICN, Maud Lelièvre, a été élue membre du Conseil mondial de l’UICN. Elle y représentera l’Europe de l’ouest, en compagnie de Sonia Castañeda Rial (Espagne) et Hilde Eggermont (Belgique).