« It’s the economy, stupid ! »
Au Congrès mondial de l’UICN, qui se terminera vendredi, il aura beaucoup été question d’argent. Pas seulement du coût -forcément démesuré- de ce jamboree tristouille corseté par les restrictions sanitaires à travers le monde et par les multiples contretemps qu’elles ont engendrés. A quoi bon maintenir « quoi qu’il en coûte » un rassemblement physique quand une grande partie des orateurs interviennent à distance ?
Mais présents ou distants, beaucoup d’entre eux ont parlé d’argent. Enfin, l’économie et ses mutations nécessaires sont au centre des débats. Un dirigeant mondial de BNP-Paribas explique, en toute simplicité, que pour bien faire son métier de banquier -c’est-à-dire espérer récupérer l’argent qu’il prête- il devra veiller à ce que les entreprises qu’il finance soient inattaquables en matière d’atteinte à la biodiversité. Et donc cesser de soutenir les firmes qui ne comprendraient pas ce message. Étonnant, non ? De toutes parts, ce discours gagne le monde de l’entreprise. Les organisations patronales sont en demande de règles (parfaitement !) pour encadrer cette transition, et d’indicateurs pour l’éclairer.
Cette impatience contraste avec l’atonie (pour rester poli) des discours politiques. Une scène pour illustrer cette situation : à la tribune, Bernard Chevassus-au-Louis et Guillaume Sainteny évoquent quelques mesures simples : cesser de taxer les espaces naturels, cesser de « repeindre en vert » des subventions néfastes à la biodiversité (le label Haute valeur environnementale par exemple), moduler la taxe de séjour pour favoriser les communes qui conservent leurs espaces naturels… Impavide, la secrétaire d’Etat présente -Bérangère Abba- les remercie et passe au point suivant. Quelques minutes plus tôt elle s’était bruyamment réjouie de l’effort « inédit » en faveur des espaces naturels : vingt nouveaux postes, à répartir entre les parcs nationaux, l’OFB et le Conservatoire du littoral, cela après des années de réduction des effectifs.
Vingt postes…