Haut-Rhin : les chasseurs au secours des cerfs et des daims

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Gerhard G. de Pixabay
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Un arrêté de la préfecture du Haut-Rhin prescrivant des « tirs de destruction » contre les cerfs et les daims, accusés de causer trop de « dégâts » aux cultures et aux forêts du département, suscite l’ire des chasseurs qui dénoncent un « abattage de masse ».

« La Fédération des chasseurs du Haut-Rhin fait part de son opposition formelle à cet arrêté ressenti comme une véritable déclaration de guerre », s’insurge-t-elle dans un communiqué diffusé jeudi et ciblant le texte pris le 1er février par le préfet du Haut-Rhin, Louis Laugier. Selon cet arrêté, les cerfs élaphes et les daims, trop nombreux, causent d’importants « dégâts aux cultures » et « aux forêts », ce qui nécessite, après les importantes chutes de neige en janvier ayant rendu « la chasse difficile », de « favoriser toutes les mesures destinées à permettre (leur) diminution ».

En conséquence, le préfet demande aux lieutenants de louveterie du département de procéder « à des opérations de chasses particulières de destruction par des tirs de jour et de nuit à la lampe (…) du 2 au 28 février inclus ».

Mais selon la Fédération, l’extension de chasses administratives à tout le Haut-Rhin « est d’autant plus grave que sur de nombreux territoires, les chasseurs ont rempli leurs obligations de tir, en dépit des difficultésliées au Covid-19 et à l’enneigement important en montagne. Il est de nécessité absolue de préserver la quiétude des grands animaux exténués par une longue période de chasse et de dérangements multiples, auxquels s’ajoute les conditions météorologiques catastrophiques »en janvier, font valoir les chasseurs.

« Ce n’est pas le chasseur qui parle, c’est le défenseur de la faune : j’estime qu’après cet hiver, les animaux ont droit au repos, a indiqué à l’AFP le président de la Fédération des chasseurs du Haut-Rhin, Gilles Kaszuk, qui revendique 5.500 adhérents. Nous avons été mis devant le fait accompli, a-t-il encore regretté, dénonçant un arrêté pris sans concertation ».

« Tirer cerfs et daims de nuit à la lampe ou au système infra-rouge depuis la voiture ne peut être un acte de chasse,conclut le communiqué de la Fédération, qui appelle les chasseurs à ne pas participerà la destruction brutale de la grande faune par des moyens utilisés par les braconniers ».