Le castor (Castor fiber) avait quasiment disparu de France depuis le début du XXème siècle, mais tout indique qu’il est bien en train de recoloniser l’Ile-de-France.
A la suite de plusieurs observations d’indices effectuées par le Syndicat intercommunal d’aménagement, de réseaux et de cours d’eau (SIARCE) sur la rivière Essonne, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage qui est en charge du suivi et de la protection de cette espèce, a confirmé la présence du castor d’Europe dans la région Ile-de-France, où les dernières observations de l’espèce remontent au XIXème siècle. Sa présence est pourtant confirmée dès le Moyen Âge, comme en attestent l’appellation de la rivière Bièvre, terme désignant jadis le castor (biber en latin), tout comme la commune de Bièvres dans l’Essonne. Au XIIe siècle, le castor d’Europe était présent dans toute la France.
Longtemps chassé pour sa fourrure et sa chair, l’espèce subit une forte régression à partir du XVIIème siècle, pour ne plus subsister que dans la basse vallée du Rhône au début des années 1900. Au bord de l’extinction en Europe, l’espèce castor est protégée dès 1909 dans les départements des Bouches-du-Rhône, du Gard et du Vaucluse, puis sur l’ensemble du territoire en 1968. Des opérations de réintroductions (une vingtaine depuis les années 1960) sont venues compléter ce statut de protection. Elles ont permis de refonder de nouvelles populations dans différentes régions (notamment dans les bassins de la Loire, du Rhône, de la Moselle, du Rhin et du Tarn). En 2015, date de la dernière enquête de répartition de l’espèce en France menée par l’ONCFS, le castor d’Europe a été identifié dans 51 départements, essentiellement dans la moitié est et dans le centre du pays.
Les départements de l’Essonne et de la Seine-et-Marne viennent désormais s’ajouter à cette liste ! Strictement herbivore, le castor d’Europe est le plus gros rongeur d’Europe. Tout comme son cousin le castor canadien (Castor canadensis), le castor d’Europe coupe et écorce des arbres pour son alimentation, mais aussi pour construire des huttes et des barrages. Afin de préciser la répartition de l’espèce en Ile-de-France, l’ONCFS mènera des campagnes de prospection ciblées sur le terrain, au cours de l’hiver prochain, avec l’appui de différentes structures telles que le SIARCE et des associations naturalistes. Une formation sur le castor d’Europe sera organisée par l’ONCFS d’ici la fin de l’année à destination des personnes qui participeront à ces prospections.