En analysant les dégâts causés par l’ouragan Irma dans les Caraïbes, des scientifiques ont observé que la récupération de la mangrove a été précoce et rapide tout autour de l’île, excepté dans des secteurs préalablement affaiblis par l’urbanisation.
L’ouragan Irma, qui a frappé l’île de Saint Martin en 2017, a été le plus puissant événement climatique jamais enregistré dans les Caraïbes, avec des vents de près de 300 Km/h et des vagues de 8 m. Des chercheurs du laboratoire écologie fonctionnelle et environnement (EcoLab) du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) ont voulu quantifier les dommages qu’il a causé aux mangroves de l’île, à l’aide d’images satellites à très haute résolution spatiale. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
« Avant le passage d’Irma, près de 70% des palétuviers inventoriés étaient considérés en bon état, 25% présentaient des signes de dépérissement, et 7% étaient morts sur pieds, précise le CNRS dans un communiqué. Après l’ouragan, la mangrove comptait près de 45% d’arbres morts, et presque autant de dépérissants. »
La densité des arbres a aussi chuté, passant de plusieurs milliers d’individus par hectare à seulement quelques centaines après l’ouragan. Mais surtout, les images prises à différentes dates témoignent de vitesses de résilience différentes de la mangrove. Après une étape de défoliation des arbres commune à tous les peuplements de l’île, la récupération de la vitalité des palétuviers s’est effectuée rapidement par la suite, avec un reverdissement de la végétation et une reprise de la productivité. « Ce processus de récupération est cependant ralenti et parfois même absent dans certains secteurs, note le CNRS.
Il est apparu que ces secteurs avaient déjà été significativement perturbés quelques mois avant le cyclone, notamment par l’altération de l’hydrodynamique due à l’avancée de l’urbanisation. » D’après les chercheurs, les nombreux services écosystémiques rendus par les mangroves, en particulier leur rôle de nourricerie pour de nombreuses espèces marines, nécessitent donc des actions de conservation et de restauration.
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