Des chercheurs ont mis en évidence le fait que la prédation des bioagresseurs par les auxiliaires de culture peut dépendre d’interactions entre la composition des paysages et l’usage de pesticides.
Dans le cadre de l’émergence de l’agroécologie faiblement consommatrice de pesticides, la lutte biologique par conservation est un mode de contrôle contre les ravageurs favorisant les auxiliaires de cultures qui vivent naturellement dans le milieu et sont des prédateurs de ces ravageurs, en agissant sur le maintien de leurs habitats naturels. Des chercheurs de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) ont voulu savoir comment optimiser ce mode de protection en identifiant les mécanismes impliqués dans la prédation des bioagresseurs par les auxiliaires. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
« Les chercheurs INRAE ont testé l’hypothèse selon laquelle la composition du paysage et l’intensité d’usage des pesticides sont des paramètres influençant la prédation, explique l’Inrae dans un communiqué. Ils ont étudié les taux de prédation de pucerons, d’œufs de Lépidoptères et de graines adventices au champ en fonction de la structure du paysage et de l’usage de pesticides » dans 80 parcelles du réseau SEBIOPAG, réparties sur quatre sites en France. Le réseau SEBIOPAG s’est donné pour objectif d’évaluer, sur le long terme, l’impact de la composition du paysage et des pratiques agricoles sur le potentiel de régulation des bio-agresseurs par les populations d’auxiliaires.
« Les résultats de l’étude montrent que la prédation des pucerons et des œufs de Lépidoptères dépend d’interactions entre le paysage et l’intensité d’usage des pesticides dans la parcelle« , écrit l’Inrae. En effet, la proportion de prairies et la longueur des interfaces entre les bois et les cultures augmentent la prédation des pucerons dans les parcelles à faible utilisation de pesticides mais la diminuent dans les parcelles à forte intensité de pesticides. « De plus, la proportion d’habitats favorables aux bioagresseurs dans le paysage diminue les taux de prédation, indépendamment du niveau d’usage de pesticides pour les graines adventices, et uniquement dans les parcelles à faible intensité d’usage de pesticides pour les œufs de Lépidoptères. »
Ainsi le potentiel de prédation dépend d’interactions entre les caractéristiques du paysage et l’intensité locale d’usage de pesticides. Un fort usage de pesticides peut contrecarrer les effets positifs des habitats semi-naturels sur la prédation des bioagresseurs. A l’inverse, la réduction de l’usage des pesticides doit s’accompagner d’une augmentation des habitats semi-naturels pour garantir un contrôle biologique par conservation efficace.
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