Saisi par la LPO, le jury de déontologie publicitaire a condamné une nouvelle publicité mettant en scène des loups pour dénoncer le harcèlement sexuel.
On se souvient de la campagne polémique de la RATP contre le harcèlement sexuel, qui, en 2018, avait mis en scène des loups, ours et requins menaçants en jouant sur le sens du mot « prédateur »… Aujourd’hui, c’est un nouvel amalgame que dénonce la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), qui a saisi, le 9 mai 2019, la Jury de Déontologie Publicitaire sur la non-conformité déontologique d’une campagne publicitaire de sensibilisation au harcèlement sexuel dans le réseau des transports du SYTRAL (Lyon).
Une meute de loup y est représentée et accompagnée du titre « Il agit en prédateur… Nous réagissons! » Cette fois, comme l’a indiqué le SYTRAL au Jury, la situation est quelque peu différente: la meute devait « porter à la connaissance des usagers qu’en étant ensemble […], il est possible de faire face au harcèlement sexiste« , et que le loup hurlant à la lune était sensé représenter un lanceur d’alerte. Le loup ne serait donc plus, cette fois, le harceleur sexuel, mais plutôt les victimes de ce harcèlement… Sauf que le Jury, qui dans un avis du 7 juin a donné raison à la LPO, a tranché en expliquant que « la mise en scène retenue peut prêter à confusion dès lors que le texte « il agit en prédateur » figure en surplomb du dessin des loups, dont l’un semble hurler et un autre regarde fixement devant lui, et que le choix du loup peut renvoyer à l’imaginaire populaire des contes de fées où il est assimilé à un animal menaçant. »
C’est donc l’ambiguïté de la publicité qui est condamnée, dont les conséquences, même si elles ne sont pas « l’intention de ses concepteurs » pourraient être préjudiciables à l’image du loup. La LPO rappelle dans un communiqué que « le travail de réhabilitation de l’image de cette espèce est immense et difficile. Associer l’image d’un prédateur comme le loup aux agressions sexuelles n’est pas seulement mal approprié, mais contribue à discréditer la pertinence même du retour de cette espèce et de sa présence en France. La région où les tensions sont les plus vives est justement…. Auvergne-Rhône-Alpes. »