Les sénateurs ont voté plusieurs amendements au projet de loi de Stéphane Travert, qui d’après les associations en réduisent considérablement l’ambition.
Le projet de loi Agriculture et Alimentation, dit « pour l’Équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous » a péri corps et âme sous les amendements de la Commission des affaires économiques du Sénat. C’est ce que révèle l’association Greenpeace dans un décryptage laissant entendre que les rares mesures positives du projet de loi du ministre Stéphane Travert, voté par l’Assemblée Nationale fin mai, « ont été évincées ». Ainsi, l’objectif de 20% de produits bio dans la restauration collective a été supprimé au prétexte que cela favoriserait les importations, et les 50% de produits dits « durables » « incluent en effet tout et n’importe quoi : les produits issus d’exploitations ayant obtenu la certification environnementale de niveau 1 et 2 (qui ne présentent aucune obligation de résultats […]), ou encore les produits labellisés, tels que le Label Rouge », qui est un label de qualité gustative avant tout. Autre article supprimé : celui imposant l’étiquetage des aliments (mode d’élevage, origine, utilisation des produits phytosanitaires, mention « nourri aux OGM »…), plébiscité par plusieurs ONG dans un souci de transparence et d’information des consommateurs. Concernant les pesticides, les sénateurs ont adopté plusieurs amendements : suppression de « l’interdiction des remises, rabais et ristournes sur les produits phytosanitaires initialement votée par les député-e-s », mais aussi de « l’interdiction d’utilisation de pesticides contenant une substance active présentant des modes d’action identiques à celles des néonicotinoïdes et des semences traitées avec ces produits » Enfin Greenpeace, qui milite pour une réduction de la part des protéines animales dans notre consommation, regrette qu’aucun des amendements proposant l’introduction de menus sans viande ni poisson dans la restauration scolaire n’ait été voté. Et l’association de conclure : « cette loi n’apportera aucune solution concrète aux crises économique, écologique et sanitaire auxquelles le monde agricole et la société toute entière doivent aujourd’hui faire face. »