Un nouveau rapport de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) réalisé en partenariat avec l’Office française de la biodiversité (OFB) compile des réponses aux questions suivantes : quels sont les indicateurs et outils disponibles pour mesurer les impacts des activités humaines ? Comment sont-ils évalués ? Peut-on proposer un indicateur global de biodiversité comme il existe un indicateur global pour le climat ?
De plus en plus d’acteurs de la société (États, entreprises, citoyens) s’engagent pour limiter leurs impacts sur la biodiversité. Mais avant de chercher à limiter son impact, il est important de pouvoir l’estimer. Comment réellement évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ? Un nouveau rapport réalisé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) en partenariat avec l’Office française de la biodiversité (OFB) rassemble des résultats d’une enquête menée auprès des parties prenantes, d’une évaluation scientifique d’outils de mesure intégratifs, d’ateliers réunissant acteurs et concepteurs d’outils, ainsi que les échanges issus d’un colloque pour tenter de répondre à cette question. Ces informations permettent de répondre aux questions suivantes : quels sont les indicateurs et outils disponibles pour mesurer les impacts des activités humaines ? Comment sont-ils évalués ? Peut-on proposer un indicateur global de biodiversité comme il existe un indicateur global pour le climat ?
Le document propose trois constats et une série de recommandations visant à améliorer ces indicateurs et leur appropriation par les acteurs de la société qui souhaitent s’engager pour la biodiversité. Les organisations autrices du rapport expliquent dans un premier temps que les questions liées à la biodiversité tiennent compte à la fois de la diversité de ses dimensions, de la complexité du fonctionnement du vivant et de la multiplicité des enjeux sociaux associés. De ce fait, il ne peut pas exister d’indicateur unique tel que l’équivalent carbone développé dans la lutte contre le changement climatique.
La FRB et l’OFB précisent ensuite que des outils existent déjà. Sept indicateurs et outils de mesure utilisés par le monde économique, la société civile, à l’échelle internationale, sont comparés, dégageant leurs forces et leurs faiblesses. On retrouve notamment le Biodiversity Footprint for Financial Institutions (BFFI) qui est conçu pour fournir une vision holistique de l’impact des activités des entreprises dans lesquelles les institutions financières investissent en analysant les externalités. Le rapport mentionne également le Biodiversity Indicator and Reporting System (BIRS) conçu par l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN). Sa méthodologie s’inscrit dans le cadre Pression – État – Réponse (PER) et repose sur plusieurs étapes : identification et délimitation des différents habitats qui composent un site, estimation de la superficie totale pour chaque type d’habitat, détermination d’un facteur de contexte de l’habitat, évaluation de l’état de chaque habitat et attribution d’une classe de condition, puis combinaison des informations pour définir une classe d’état de la biodiversité du site pour chaque site opérationnel évalué – avec une possibilité d’agréger au niveau de l’entreprise. Il est conseillé à tout acteur s’emparant d’un ou plusieurs des sept outils présentés de s’en servir tout en ayant conscience de leurs limites, et en dialoguant avec les concepteurs pour les améliorer.
Le troisième constat effectué est que les indicateurs et outils sectoriels sont également essentiels, permettant ainsi des comparaisons au sein de ces mêmes secteurs. « De tels instruments doivent venir en complément d’outils de mesure intégratifs », précise la FRB dans un communiqué.
Dans l’objectif de faire avancer le travail sur la question des indicateurs, la FRB met en avant une série de recommandations, de démarches à adopter pour améliorer les indicateurs et outils de mesure existants et mieux intégrer la complexité du vivant et de nos relations au sein de ce vivant. La Fondation propose entre autres d’accepter la complexité du vivant pour des actions plus pertinentes et plus précises, de mieux caractériser les liens entre activités, pressions et impacts, de développer des guides de choix et d’utilisation des outils, précis et illustrés par des exemples ou encore de renforcer la recherche partenariale, aussi bien fondamentale qu’appliquée.