Une étude publiée dans la revue Environmental Pollution datant de mars 2021 a analysé en conditions réelles les effets d’une alimentation biologique et d’une alimentation conventionnelle sur des perdrix.
L’intensification de l’agriculture est à l’origine d’un déclin de la biodiversité notamment chez les oiseaux qui sont exposés aux produits phytosanitaires. Une exposition chronique à des doses même faibles peut avoir des effets tout aussi dévastateurs sur le long terme qu’une exposition à des doses fortes sur le court terme. Des impacts peuvent être observés sur la survie ou la reproduction des individus et donc plus généralement à l’échelle de la population et des écosystèmes. Une étude publiée dans la revue Environmental Pollution datant de mars 2021 a étudié en conditions réelles les effets sur la santé des perdrix, une alimentation à partir de céréales issues de l’agriculture conventionnelle (utilisation de différentes molécules de pesticides pendant la croissance de la plante) ou de l’agriculture biologique (sans utilisation de pesticides).
En nourrissant deux groupes de perdrix grises (oiseaux emblématiques des plaines agricoles) pendant plusieurs semaines avec des céréales qui se distinguent exclusivement sur leur origine, les chercheurs ont pu mettre en évidence une dégradation nette de l’état de santé des oiseaux consommant des aliments « non bio ». Les résultats montrent qu’en moins de 10 semaines, le comportement, l’immunologie et la physiologie des individus consommant des aliments issus de l’agriculture conventionnelle se dégradent fortement. Le système immunitaire des perdrix étudiées était surexprimé, le stress physiologique a augmenté et la coloration des mâles était plus terne indiquant une santé dégradée. Les observations démontrent également une augmentation de la corpulence des femelles nourries avec du grain conventionnel ce qui pourrait être lié à une perturbation endocrinienne relative au stockage des réserves dans les tissus adipeux.
Cette étude montre que les céréales issues de l’agriculture conventionnelle contiennent des résidus de pesticides et engendrent des perturbations sur la santé des oiseaux qui les consomment.