Vers le 0 huile de palme au Sri Lanka

Photo d'illustration ©Abhi_Jacob de Pixabay

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Le Sri Lanka a imposé une interdiction des importations d’huile de palme et a ordonné que les plantations de palmiers à huile du pays soient remplacées par d’autres cultures au cours de la prochaine décennie, évoquant des impacts environnementaux et sociaux négatifs.

Le gouvernement Sri Lankais a annoncé qu’il allait imposer l’interdiction des importations d’huile de palme et ordonner que les plantations de palmiers à huile du pays soient remplacées par d’autres cultures. Cette décision s’appuie sur les recommandations d’un groupe d’experts formé par l’Autorité environnementale centrale (CEA). « Le panel avait identifié l’érosion des sols et l’assèchement des sources comme faisant partie des impacts potentiellement irréversibles des plantations de palmiers à huile sur la biodiversité de l’île et les moyens de subsistance des communautés locales », indique le site d’informations Mongabay. Un rapport publié en 2018 présentait plusieurs recommandations visant à créer les bases d’une interdiction de la culture du palmier à huile.

Au Sri Lanka, contrairement à ce qu’il se passe dans d’autres pays où cette culture est pratiquée, les palmiers à huile ne sont pas responsables de la déforestation. Ils ont remplacé les plantations d’hévéas aussi appelés « arbres à caoutchouc » qui abritent un niveau de biodiversité plus élevé et fournissent davantage d’emploi à la population locale. La culture et la récolte des palmiers à huile n’exigent pas autant de main-d’œuvre que le caoutchouc ou d’autres cultures.

D’après Mongabay, un autre problème est que le palmier à huile est en passe de devenir une espèce envahissante. Il se trouve en effet à l’état sauvage dans une réserve forestière et pourrait engendrer des impacts encore inconnus sur la flore et la faune indigènes.

Le rapport du groupe d’experts a également mis en évidence le fait que les plantations de palmiers à huile n’ont pas de cultures intercalaires (cultures installées entre les rangs de la culture principale) ou de sous-bois (végétation d’une forêt qui croît entre le sol et les branches maîtresses des arbres). Elles sont strictement en monoculture et ne favorisent donc pas la biodiversité. En revanche, les plantations d’hévéas, que le gouvernement souhaite remettre en place, abritent un niveau relativement élevé de biodiversité. Mongabay ajoute que des recherches récentes montrent que les pangolins indiens (Manis crassicaudata), une espèce menacée, préfèrent les plantations d’hévéas comme principal habitat, après les forêts.