La chambre des députés du Brésil a adopté le projet de loi qui supprime les évaluations d’impacts environnementaux et l’octroi de licences pour les projets de développement. Les membres du Congrès, les experts et les militants qui s’y opposent sont convaincus que le nouveau cadre juridique accélérera l’approbation de projets à haut risque, ce qui entraînera la déforestation et l’escalade de la violence contre les communautés traditionnelles.
L’administration Bolsonaro n’a de cesse de mettre des bâtons dans les roues menant à la préservation de la forêt amazonienne. Le 12 mai le projet de loi qui supprime les évaluations d’impacts environnementaux et l’octroi de licences pour les projets de développement allant de la construction de route à l’agriculture a été adopté avec 300 voix pour et 122 contre. La mesure, soumise à l’appréciation du Sénat est bien entendues soutenue par le Président Jair Bolsonaro et par le lobby de l’agrobusiness – les « ruralistas » – qui la défendent comme un moyen de réduire les formalités administratives liées à l’octroi de licences environnementales, afin de faciliter l’« auto-licenciement » des projets d’infrastructure.
Les membres du Congrès, les experts et les militants qui s’y opposent sont convaincus que le nouveau cadre juridique accélérera l’approbation de projets à haut risque, ce qui entraînera la déforestation et l’escalade de la violence contre les communautés traditionnelles. Le site d’informations Mongabay rapporte dans un article qu’alors que la chambre des députés s’apprêtait à approuver ce projet de loi, des Yanomamis (un des peuples indigènes parmi les plus nombreux des forêts d’Amérique du Sud) ont été attaqués par des chercheurs d’or illégaux munis d’armes automatiques pour la troisième fois en une semaine dans le nord de l’État de Roraima.
Luiza Lima, conseillère en politique publique à Greenpeace Brésil a qualifié le projet de loi auprès de Mongabay d’« affront » à la société brésilienne indiquant que « Le pays est dans le chaos et les congressistes approuvent un projet de loi qui va générer une incertitude juridique, augmenter la destruction des forêts et les menaces pour les peuples indigènes et les quilombolas « (descendants d’esclaves afro-brésiliens en fuite) ». Depuis des années, les Yanomamis subissent une violence croissante et des invasions répétées de leur réserve, qui est officiellement délimitée par le gouvernement brésilien depuis 1992.
Le journal rappelle que depuis l’arrivée de Bolsonaro au pouvoir en 2019, la déforestation a bondi de près de 50 % en deux ans, atteignant son niveau le plus élevé depuis 2008. Les invasions de territoires indigènes ont augmenté de 135% en 2019, selon le Conseil missionnaire indigène (CIMI) affilié à l’Église catholique, et au moins 18 personnes ont été assassinées dans des conflits fonciers l’année dernière.