Dans un article paru dans la revue scientifique Science, une soixantaine d’experts internationaux de l’Earth Commission ont présenté des bases permettant d’élaborer une prochaine génération d’objectifs en matière de protection et de restauration de la biodiversité.
Plus de soixante experts internationaux de l’Earth Commission exhortent les négociateurs de la Convention sur la diversité biologique (CBD) à adopter un « filet de sécurité » d’objectifs ambitieux lors de la COP15 qui aura lieu en mai 2021 en Chine. Dans un article publié par Science, ils présentent les bases scientifiques permettant de définir une prochaine génération d’objectifs en matière de protection et de restauration de la biodiversité mondiale.
En septembre, la Convention sur la diversité biologique annonçait qu’aucun des objectifs d’Aichi fixés en 2010 n’avait été atteint. Afin d’avoir une vue globale du problème, une équipe de plus de 60 scientifiques provenant de 26 pays différents ont étudié, évalué et discuté des propositions d’objectifs pour les écosystèmes sur la base des connaissances scientifiques s’appuyant aussi bien sur la théorie que sur des expériences déjà réalisées.
D’après un communiqué de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), les experts soulèvent deux points essentiels à prendre en compte pour fixer de nouveaux objectifs de protection de la biodiversité :
- Seuls des objectifs multiples et distincts permettront de considérer la nature dans sa complexité. « Réussir à renforcer la vision commune de la CDB – vivre en harmonie avec la nature – dépend de l’atteinte d’objectifs multiples, chacun correspondant à une facette majeure de la nature », précise Sandra Díaz, Professeure à l’Université nationale de Córdoba (Argentine), auteure principale de l’étude. « Construire un filet de sécurité suffisamment solide pour la nature sera un défi mondial majeur pour les générations futures ».
- Seul le niveau d’ambition le plus élevé pour chaque objectif et l’articulation des objectifs entre eux permettront d’inverser la courbe du déclin de la nature d’ici 2050. Il s’agit de combiner la stricte « absence de perte nette » avec des restaurations ciblées d’écosystèmes (tant sur les espaces naturels que sur les espaces gérés par l’Homme), une perte minimale des espèces, la conservation de 90 % de la diversité génétique et la sécurisation d’un large éventail de contributions de la nature aux sociétés humaines. Des objectifs moins ambitieux mèneraient à l’échec de la conservation des multiples facettes de la nature et de ses bénéfices pour la vie de l’humanité.