Des rapports provenant de tout l’État du Nouveau-Mexique au États-Unis indiquent que les espèces migratrices meurent en grand nombre. Les chercheurs de l’Université d’État invitent le public à partager des informations sur ces disparitions depuis leur téléphone portable.
Dans l’État du Nouveau-Mexique, au sud-ouest des États-Unis, un nombre « sans précédent » de mort d’espèces migratrices ont été recensées. Grâce à une application sur smartphone, les habitants sont en capacité de fournir des informations aux scientifiques afin de les aider à comprendre ce phénomène. Des biologistes de l’Université d’État du Nouveau-Mexique et de White Sands Missile Range ont examiné près de 300 carcasses rassemblées sur le site et dans le comté de Doña Ana sur la base de photos, vidéos ou observations écrites provenant de différents endroits de l’État. Les oiseaux touchés sont aussi bien insectivores que granivores.
Martha Desmond, professeure à l’Université d’État du Nouveau-Mexique au département des poissons, de la faune sauvage et de la conservation explique que les causes peuvent être multiples. Ce phénomène pourrait découler des conditions de sécheresse ou encore à la migration précoce causée par les incendies dans l’ouest du pays, voire de froid inhabituel et des chutes de neiges précoce dans le nord du Nouveau-Mexique. Elle note cependant que les températures au sud de l’État ne sont pas assez froides pour tuer des oiseaux, d’autant plus que nombre d’entre eux ont été retrouvés avant cette vague de froid.
De manière plus générale, les chercheurs remarquent que les oiseaux sont en situation de stress permanent. Ils sont soumis aussi bien aux phénomènes météorologiques tels que les vents forts, les vagues de froids ou les incendies. Un autre chercheur de l’université précise que les causes des décès ne sont encore que des suppositions. Il note que les oiseaux ont pu être forcés par les feux de forêt de l’ouest à commencer leur migration avant d’avoir accumulé suffisamment de graisse pour fournir l’énergie nécessaire au vol.
Les scientifiques de l’Université d’État du Nouveau-Mexique invitent le public à enregistrer les décès d’oiseaux sur l’application iNaturalist. Cela leur permettra de constater et d’analyser les pertes et ainsi de comprendre le phénomène. Le format est collaboratif : une personne peut télécharger une photo d’une fleur ou d’un animal, et les naturalistes plus expérimentés peuvent faire des commentaires pour confirmer ce dont il s’agit. Les données sont toutes géolocalisées lorsqu’elles sont téléchargées, donnant aux scientifiques des détails sur les lieux. Grâce à ces données, les chercheurs pourront mieux comprendre les effets du changement climatique, y compris l’intensification des feux de forêt sur les populations d’oiseaux.