Une enquête réalisée par le fonds de conservation des espèces Mohamed Bin Zayed révèle les effets du Covid-19 sur les actions de conservation. 70% des écologistes interrogés ont déclaré que les actions prévues avaient été annulées ou reportées.
La dotation du Fonds de conservation des espèces Mohamed Bin Zayed (MBZ) a réalisé une enquête auprès de 300 écologistes de 85 pays différents. Les résultats montrent que la pandémie Covid-19 et les mesures de confinement ont « gravement perturbé les activités de conservation des espèces dans le monde entier », indique le rapport. La pandémie aurait affecté la capacité de 83% des défenseurs des espèces à effectuer un travail de terrain essentiel. 70% ont déclaré que les activités de conservation prévues avaient été annulées ou reportées.
Beaucoup des écologistes sondés ont souligné la perte de revenus pour leur organisation en raison de la fermeture de parcs, de zoos et d’aquariums, du déclin de l’écotourisme et de la réduction des inscriptions aux cours et stages de terrain. « Notre organisation est principalement financée par des dons collectés par un réseau de zoos et de centres d’animaux ouverts au public et reposant sur une fréquentation régulière, explique une des personnes interrogées, avec l’obligation de se confiner, l’organisation a perdu plus de 90% de son financement et lutte actuellement pour conserver son personnel comme l’avenir des activités de conservation »
Les sondés craignent que la pandémie n’augmente les menaces pesant sur les espèces et les habitats, en particulier le braconnage du fait de la présence réduite des forces de l’ordre et des touristes et la dépendance accrue des communautés locales à l’égard de la chasse en raison de l’impact économique sur les moyens de subsistance. Comme l’a expliqué Mme Al Mubarak, directrice générale et fondatrice du Fonds de conservation MBZ, « Avec une perte d’environ 10 000 espèces par an, un rythme mille fois plus rapide qu’à tout autre moment de l’histoire, le travail de conservation sur le terrain est la première ligne de défense contre l’extinction ». Elle relève alors l’importante de créer un « plan de rétablissement de la nature » dans lequel les initiatives de conservation reçoivent le stimulus financier nécessaire pour non seulement se rétablir mais aussi prospérer à long terme.