🔻 Le déclin des conifères expliqué par la diversification des plantes à fleurs

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1989
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Une compétition historique datant du Crétacé entre les gymnospermes (en gros, les conifères) et les plantes à fleurs (angiospermes) serait à l’origine du déclin des conifères. Une étude publiée dans Proceedings of the National Aademy of Sciences of the USA, s’est penchée sur la question.

Des scientifiques de l’Institut des Sciences de l’Évolution de Montpellier montrent dans une étude publiée dans Proceedings of the National Aademy of Sciences of the USA, que la diversité des conifères (gymnospermes) est fortement et directement liée à la diversité croissante des plantes à fleurs (angiospermes) depuis le Crétacé. L’étude tente d’illustrer comment différents groupes de végétaux se concurrencent pour dominer un écosystème dans les climats changeants.

Les recherches expliquent comment la répartition pour les ressources peut réguler l’apparition et l’extinction des espèces et peut entraîner l’augmentation ou le déclin de groupes entiers. Elles se basent sur la compétition entre les groupes de conifères soumis à un déclin des populations sur une longue période de temps et la diversification rapide des plantes à fleurs. L’hypothèse est que l’évolution rapide des angiospermes aurait entraîné le déclin des gymnospermes. Grâce à des données couvrant l’histoire des conifères, les experts ont remarqué que leur dynamique de diversification se caractérise par de faibles taux de diversification tout au long de leur histoire mais est ponctuée par des impulsions de spéciations (formations de nouvelles espèces) pendant les périodes de réchauffement climatique. Pendant le crétacé qui est décrite comme une période de refroidissement, l’extinction des conifères a fortement augmenté et est restée élevée depuis.

Pour comprendre les causes de ce déclin, les scientifiques ont tenté de comprendre l’impact relatif de la diversité des angiospermes et du changement climatique sur les populations de conifères. Ils ont donc utilisé des modèles qui intègrent les effets supposés des facteurs abiotiques (climat) et biotiques (diversité relative des angiospermes). Il s’avère que les modèles prenant en considération la diversité croissante des angiospermes affichent plus de résultats que ceux prenant en compte le climat. Il a été noté que l’extinction des conifères a augmenté quand le taux de plantes à fleurs s’intensifiait également. Depuis la fin du Crétacé, les fleurs à plantes dominent les écosystèmes terrestres à l’échelle mondiale. Des études précédentes suggèrent que ce serait dû notamment a des avantages tels qu’une croissante rapide, des systèmes de reproduction variés, de nouveaux systèmes de défense chimique et la tolérance au stress climatique.

Cette étude apporte un soutien solide à l’hypothèse qu’il existe une compétition entre les clades (groupements de plusieurs branches de plantes ayant une organisation et une origines communes) à travers le temps. Elle illustre comment des branches entières peuvent se concurrencer activement pour la dominance écologique dans des conditions climatiques changeantes. Cela pourrait mettre en lumière des interactions de long terme entre d’autres groupes.

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