Larzac : bronca contre le parc photovoltaïque (2 mn)

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Vous avez aimé le camp militaire (1971-1981) ? Vous adorerez le projet Solarzac : une ferme photovoltaïque de 280 à 400 ha, qui suscite une hostilité quasi-unanime.

Porté par la société Arkolia Energies, le projet est situé au domaine de Calmels, sur la commune du Cros (Hérault). Au sud du domaine de ce domaine qui est aujourd’hui une chasse privée, 400 ha seraient dédiés au parc énergétique et à l’agropastoralisme par l’installation d’un élevage d’ovins après préparation du sol en surface et plantation de 400 ha d’herbes. Un test d’herbage est en cours sur 5 ha avec différents types d’herbe. Au nord du domaine, 600 ha aujourd’hui clôturés seraient rouverts au public et dédiés à la gestion et la sauvegarde de la faune sauvage. Pour aider au redémarrage agropastoral de Calmels, les porteurs du projet prévoient d’accompagner les professionnels sous forme d’aides directes (construction de bergeries et hangar, réfection de lavogne et mare sèche) ou d’aides indirectes (démarche d’obtention d’un signe de qualité pour l’élevage ovin du Sud Larzac par exemple).

Techniquement, trois scénarios énergétiques sont en concurrence : deux scénarios « classiques » consistent à produire de l’électricité à partir de panneaux photovoltaïques. Ils se différencient uniquement par leur puissance : 180 MW ou 320 MW. Le troisième scénario consiste à produire de l’électricité (180 MW) et du gaz (138 MW) à partir de panneaux photovoltaïques, de collecteurs de CO2 et d’une unité de méthanation biologique.

Ce scénario répondrait, selon ses promoteurs, au problème de l’intermittence des énergies renouvelables à grande échelle et créerait “un puits de carbone“, deux avantages majeurs pour accélérer la transition énergétique et lutter contre le réchauffement climatique. Ce scénario vise l’autonomie en eau d’une part, en recyclant l’eau produite par le procédé et d’autre part, en récupérant l’eau de pluie contenue dans les bassins artificiels de collecte présents sur le site. Pour s’en assurer, un projet pilote de 100 KW puis un démonstrateur seraient testés avant mise en place à l’échelle du projet

Cet argumentaire est loin de convaincre la population du plateau du Larzac, à l’exception notable de la mairie du Cros. Le 21 février, a communauté de communes du Lodévois et Larzac s’est prononcée contre le projet. Le 22 mars, c’est le conseil scientifique de l’Entente qui gère le bien Patrimoine mondial de l’Unesco Causses et Cévennes qui a fait connaître son hostilité. Le projet impacterait plusieurs espèces protégées, dont le Moiré provençal (papillon) et des chauves-souris (Pipistrelle et Murin). Concernant l’avifaune, quelques espèces font l’objet d’un enjeu modéré ou fort (rapaces et oiseaux nicheurs diurnes).

La première phase de concertation préalable doit avoir lieu du 2 mai au 23 juillet,