FNE et Mighty Earth ont établi un classement de l’engagement des chocolatiers contre la déforestation. Lindt fait figure de bon élève, tandis que Sucden s’ébaudit dans la fange.
A l’occasion de Pâques, les associations France Nature Environnement (FNE) et Mighty Earth ont passé au scan les pratiques de différents producteurs et distributeurs de chocolat (dont 15 000 tonnes sont vendus en France durant cette fête), afin d’établir un classement de leur engagement contre la déforestation. En effet, « le cacao est la 3èmecause de la déforestation dans le monde derrière le soja et l’huile de palme, rappelle FNE dans un communiqué. « Cette déforestation est responsable de la disparition d’espèces animales comme les chimpanzés et les éléphants. C’est également un désastre climatique puisque la déforestation est responsable de près de 20 % des émissions de gaz à effet de serre. C’est aussi un fléau social : plus de 2 millions d’enfants sont exploités dans les cultures de cacao. » Cinq critères ont été retenus afin d’établir ce classement : l’approvisionnement en cacao (issu ou non de la déforestation) d’Afrique de l’Ouest, la politique zéro déforestation à l’échelle planétaire, les efforts de développement du cacao issu d’agroforesterie dans le monde entier, la traçabilité des produits et le revenu versé aux travailleurs de la filière cacao. La seule marque remportant un score positif sur tous ces critères est le Suisse Chocolats Halba, qui communique beaucoup sur la durabilité de son activité. Parmi les grands chocolatiers, Lindt est celui ayant fait le plus d’effort dans son engagement contre la déforestation : elle a créé une « traçabilité complète de son cacao, de la restauration des forêts et d’une agriculture plus vertueuse écologiquement prônant l’agroforesterie, avec un couvert végétal minimal de 30 %. Elle s’est engagée dans la méthodologie du High Carbone Stock, qui permet une mise en œuvre optimale des engagements des entreprises en matière de déforestation et garantit également les droits et moyens de subsistance des populations locales. » Les revenus versés aux travailleurs de la filière cacao sont son seul point faible. Au bas de l’échelle se trouve notamment Sucres et denrées (Sucden), qui ne possède aucune politique de traçabilité de son cacao et ne s’engage pas en faveur d’un cacao durable et de l’agroforesterie. « L’entreprise, qui contrôle également 15 à 20 % du sucre mondial, refuse également d’assurer un revenu vital aux agriculteurs qui fournissent son cacao. Il n’a pas non plus mis fin au travail des enfants et à l’esclavage de sa chaîne d’approvisionnement. »