Comme en 2019, une centaine de loups pourront être abattus en 2020, à titre « expérimental ». Il s’agirait de vérifier l’efficacité de cette mesure pour limiter l’impact de la prédation sur les troupeaux.
Un projet d’arrêté, en consultation jusqu’au 25 décembre sur le site du ministère de l’écologie, propose de reconduire pour 2020 le dispositif qui a permis en 2019 l’abattage d’une centaine de loups sur le territoire français. Le loup est une espèce « strictement protégée », au titre de la Convention de Berne et de la Directive européenne « Habitats, Faune, Flore ». Toutefois, des dérogations à la protection sont prévues par ces textes pour prévenir les dommages importants aux troupeaux domestiques, à condition qu’il n’existe pas d’autres solutions satisfaisantes et que les opérations ne nuisent pas au maintien du bon état de conservation de la population de loups. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
L’augmentation constante de la prédation, en lien avec l’augmentation de la population lupine et de son aire de répartition, a conduit à mettre en place depuis plusieurs années une politique d’intervention sur la population de loups, pour renforcer la protection des troupeaux lorsque les autres mesures de protection ne suffisent pas à contenir la prédation. Le seuil de viabilité démographique du loup, que le Plan national d’action (PNA) « loup et activités d’élevage » a reconnu comme étant de 500 individus, a été atteint en 2019. Dès lors, des propositions de modification du protocole d’intervention sur la population de loup ont été formulées, visant notamment à intervenir plus efficacement sur les « foyers d’attaque » où les troupeaux subissent plus de 15 attaques par an depuis plusieurs années, malgré la mise en place des mesures de protection.
L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) ont été sollicités pour étudier l’impact d’une hausse du prélèvement des spécimens de loup, en prenant pour base l’expertise collective scientifique réalisée en 2016. Leur avis, rendu début février 2019, indique que la croissance démographique constatée en 2017 et 2018 autorise une augmentation des prélèvements et préconise de tenir davantage compte du nombre d’attaques que de loups. Le Conseil scientifique Loup a examiné la robustesse scientifique de cet avis et a donné un avis favorable.
Une première expérimentation a été menée en 2019. Toutefois, la publication tardive du texte (26 juillet) n’aurait pas permis, selon le ministère, de déployer le dispositif avant la montée en estive des troupeaux et les demandes d’autorisation de tir. Les éléments disponibles sur la dynamique de la population de loup semblent indiquer, par ailleurs, qu’en 2019, elle serait restée favorable. Un bilan détaillé de l’expérimentation est en cours.
L’arrêté prévoit que les tirs de défense renforcée, y compris lorsqu’ils utiliseront des technologies d’amplification de lumière ou de repérage thermique, pourront se faire hors de la présence d’un agent de l’Office français de la biodiversité. Il indique aussi que le plafond d’abattage de loups est fixé à 17% de la population, et pourra être porté à 19 % en cas de besoin.
Le conseil national de protection de la nature rendra son avis le 18 décembre sur ce projet d’arrêté.
L’avis du conseil scientifique
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