Bargy (Haute-Savoie) : des bouquetins abattus « pour l’exemple » ? (1 mn 30)

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1978
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Le préfet de Haute-Savoie s’apprête à autoriser la destruction de 15 bouquetins pour lutter contre l’épidémie de brucellose. Problème : 80 % de ces animaux sont sains !

Quinze organisations de protection de la nature ont signé une lettre ouverte adressée au Préfet de la Haute-Savoie,  qui devrait signer un arrêté autorisant l’abattage indiscriminé de 15 bouquetins sur le massif du Bargy. Dans ce courrier, les ONG font observer que la baisse très significative de la prévalence de l’infection brucellique sur le massif (proche de zéro en zones périphériques, elle a chuté en trois ans de 70% à environ 20% au cœur du massif) constitue la preuve que l’épizootie est en forte récession. Dès lors, pourquoi poursuivre les abatages indiscriminés, alors que la méthode de capture-contrôle-marquage des individus semble fonctionner et donner d’excellents résultats ? [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

De son côté, dans son rapport de présentation de l’arrêté, la Préfet ne retient aucun des arguments avancés par les ONG. Il fait au contraire valoir que certains individus, inaccessibles dans la zone-cœur du massif, « peuvent constituer un réservoir de la bactérie ». Il avance en outre qu’un chamois abattu par un chasseur le 3 octobre était porteur de la bactérie de la brucellose, faisant redouter une transmission de la maladie à d’autres espèces que les bouquetins.

Les associations soulignent par ailleurs l’inefficacité – voire le caractère contre-productif – des abattages indiscriminés, lesquels ont montré qu’ils déstructuraient les hardes. A distance de tir, l’âge des femelles adultes est quasiment impossible à déterminer. En cas d’opération de tir, cela implique que des femelles dominantes seront abattues et que des individus plus jeunes pourront de ce fait être contaminés en gagnant ainsi l’accès à la reproduction.  Et posent une question dérangeante : pourquoi l’indication par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) que certains individus testés séronégatifs seraient porteurs d’un gène de résistance à la brucellose n’a-t-elle pas fait l’objet de développements plus poussés ? Il est possible, pour les opposants aux tirs,  que la population du Bargy soit en train de s’assainir naturellement…

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