Planter des arbres pour lutter contre le changement climatique n’est pas toujours une bonne idée

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Le reboisement est souvent vu comme une solution idéale pour lutter contre le changement climatique. Or, une étude publiée dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment montre qu’implanter des essences dans des écosystèmes où elles ne sont habituellement pas présentes, comme les prairies, peut faire plus de mal que de bien.

Planter des arbres pour séquestrer le carbone présent dans l’environnement est une des solutions basées sur la nature favorites pour lutter contre le changement climatique. Seulement, il semblerait que leur implantation dans des zones où ils ne poussent pas naturellement comme les toundras et les prairies, peut faire plus de mal que de bien aux écosystèmes. Une étude publiée dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment pose la question « Faut-il recourir aux invasions d’arbres dans les écosystèmes sans arbres pour atténuer le changement climatique ? »

Les auteurs expliquent que les arbres implantés dans des zones où ils ne sont habituellement pas présents envahissent les terres et ont un effet contre-productif. En effet, ils peuvent capturer moins de carbone que l’écosystème sans arbres en raison de la perturbation des sols que cela engendre. À l’échelle mondiale, la quantité de carbone stockée dans le sol est supérieure à celle de toutes les plantes de la Terre réunies. Dans certains cas, lorsque les arbres envahissent le sol, ils le perturbent, libérant plus de carbone du sous-sol qu’ils ne peuvent en capturer et en stocker. Le site d’information Mongabay étaye ce propos en faisant référence à une étude réalisée en 2020 dans les landes écossaises. Les résultats démontraient que dans des zones expérimentales, les arbres implantés stockaient moins de carbone après plusieurs décennies que les parcelles intactes couvertes de bruyères indigènes.

Le reboisement par des essences non-indigènes peut également augmenter le risque d’incendies et provoquer des changements dans l’absorption de la lumière. « L’augmentation de la couverture forestière dans les régions froides et tempérées peut entraîner un réchauffement net en modifiant l’albédo, c’est-à-dire la quantité de lumière solaire et de rayonnement réfléchie par la surface de la Terre », précise Mongabay ajoutant que « sous les hautes latitudes du Canada ou de la Russie, par exemple, la nature réfléchissante de la neige refroidit la planète. Par conséquent, la présence d’arbres dans ces régions couvre la neige, ce qui rend la terre plus sombre et donc plus chaude ».

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