Comment les pandémies sont alimentées par la perte de biodiversité

Photo d'illustration ©Roksana96 de Pixabay

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Un rapport du Fonds mondial pour la Nature (WWF) explique le processus de propagation et les causes des pandémies mondiales liées aux interactions accrues des hommes et de la faune sauvage.

Selon le document trois à quatre nouvelles épidémies de maladies infectieuses apparaissent chaque année et jusqu’à 76 % d’entre elles proviennent d’animaux. Les experts suggèrent que le risque de propagation zoonotique est plus élevé dans les endroits où la biodiversité est élevée – comme les tropiques – et où l’on assiste à une déforestation à grande échelle. Les risques sont accrus là où la conversion des terres pour la production alimentaire et l’élevage détruit ou fragmente les forêts tropicales et subtropicales riches en biodiversité. Enfin, il est plus probable de voir une maladie se propager à partir d’endroits où le commerce et l’élevage d’animaux sauvages sont courants, mettant les personnes et les animaux domestiques en contact avec la faune sauvage.

Le WWF explique que toutes sortes d’interactions peuvent être à l’origine de cette propagation : « un chasseur transportant la viande d’un animal sauvage abattu dans la forêt près de chez lui, un agriculteur s’occupant du bétail familial à la lisière de la forêt, un vendeur vendant des marchandises sur un marché urbain ». La transmission peut également se produire lorsqu’une personne est mordue par un animal sauvage, lorsqu’elle est exposée aux excréments, au sang ou à la salive d’un animal sauvage ou d’un animal domestique qui a été exposé à un animal sauvage, ou simplement lorsqu’elle respire un virus en aérosol provenant d’animaux malades sur un marché d’animaux sauvages ou ailleurs.

Le WWF rapporte qu’« à mesure que l’homme pénètre dans les derniers îlots d’habitats naturels, en particulier les forêts tropicales, nous rencontrons de plus en plus de nouveaux virus et agents pathogènes susceptibles de présenter un risque pour l’homme ». En effet, avec le développement de nouvelles infrastructures d’exploitation forestière, l’homme créé des routes favorisant la concentration d’espèces potentiellement porteuses de zoonoses dans une zone plus étroite et facile d’accès par l’homme. Ces routes ouvrent une voie à la chasse d’espèces sauvage et par conséquent au commerce qui déplace des animaux qui ne quittent normalement jamais la forêt vers des zones urbaines densément peuplées et les met en contact avec d’autres espèces qu’ils ne côtoieraient jamais dans la nature.

Au travers de ce rapport, le WWF tente de montrer à quel point l’homme est la nature sont liés et que la transmission de zoonose est principalement due aux interactions risquées entre les humains et la faune sauvage. L’ONG ajoute que « la propagation du COVID-19, du SRAS, du MERS et d’autres épidémies similaires dans l’histoire récente souligne la nécessité de prendre des mesures urgentes pour relever les défis de longue date en matière de conservation et pour garantir des systèmes alimentaires sûrs pour tous. ».

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