Une barge rousse a effectué une migration d’environ 12 200 km en 11 jours, de l’Alaska à la Nouvelle-Zélande, une nouveau record du monde.
Une barge rousse a été suivi en vol sur plus de 12 000 km, de l’Alaska à la Nouvelle-Zélande, établissant un nouveau record mondial de vol sans escale pour les oiseaux. Ce limicole, dont on dit qu’il a l’aérodynamisme d’un avion de chasse, est parti du sud-ouest de l’Alaska et est arrivé dans une baie près d’Auckland 11 jours plus tard, après avoir volé à des vitesses allant jusqu’à près de 90 km/h. L’oiseau mâle s’était fait poser des anneaux de couleurs aux pattes, ainsi qu’une balise GPS de 5 g sur le bas du dos pour permettre aux scientifiques de suivre sa progression. Il était l’une des quatre barges rousses à quitter ensemble les vasières de l’Alaska après s’être nourries de palourdes et de vers pendant deux mois.
Après avoir quitté l’Alaska, les oiseaux se sont dirigés vers le sud, au-dessus des îles Aléoutiennes, puis vers l’océan Pacifique. Les chercheurs pensent que le voyage a été prolongé par de forts vents d’est, qui ont poussé le groupe vers l’Australie. Les barges, ainsi que 16 autres oiseaux ont été capturés et marqués par le Centre Miranda Shorebird Pūkorokoro, au sud-est d’Auckland, fin 2019. Le satellite a enregistré un vol de 12 854 km, mais les scientifiques pensent qu’une fois les erreurs d’arrondi prises en compte, le voyage aura été d’environ 12 200 km. Ils estiment que la durée totale du vol a été de 224 heures. Précédemment, le plus long vol sans escale d’un oiseau, de 11 680 km, avait été enregistré en 2007.
Le Global Flyway Network, un consortium de scientifiques étudiant les voyages migratoires de grande envergure, estime que la route à travers le Pacifique fonctionne comme un corridor écologique plutôt que comme une barrière pour les oiseaux, offrant un passage assisté par le vent relativement exempt de risques de maladies et de prédateurs.
Les barges rousses sont des « superhéroïnes » parmi les oiseaux : leurs ailes longues et pointues leur donnent beaucoup de potentiel aérodynamique, et leur consommation d’énergie pendant les longues traversées est parfaitement optimisée. Les chercheurs pensent qu’elles ne dorment pas pendant le voyage au cours duquel elles battent des ailes la plupart du temps. Enfin, elles semblent avoir une certaine capacité à savoir où elles se trouvent sur le globe pendant leur migration.