Une publication du Ministère de la Transition Écologique fait état de l’évolution des sites humides emblématiques entre 2010 et 2020. 41% d’entre eux se sont dégradés selon les données récoltées.
Les résultats issus de l’évaluation nationale des sites humides emblématiques (campagne 2010-2020) portée par le service des données et d’études statistiques (SDES) et l’agence française pour la biodiversité (AFB) montrent que 41% des sites humides emblématiques de France se sont dégradés. Les milieux humides fournissent de multiples services, notamment la rétention des crus et l’épuration de l’eau. Ils représentent également un réservoir de biodiversité et servent à stocker le carbone. L’altération de leur état met en péril ces fonctions et la pérennité même de ce patrimoine naturel. L’intensification des pressions directes et indirectes, à l’intérieur et en périphérie de ces sites, les fragilise. En France, 41% des sites évalués (Métropole et Outre-Mer) ont vu leur état se dégrader.
Depuis 1990, tous les 10 ans, le service statistique du ministère chargé de l’Environnement procède à une évaluation de l’état d’un échantillon de sites humides emblématiques métropolitains et ultramarins. L’évaluation 2010-2020 a porté sur 189 sites appartenant à six grands types, représentatifs de la diversité des écosystèmes humides français et de leur degré de résilience face aux diverses menaces : vallées alluviales, littoral atlantique, Manche et mer du Nord, littoral méditerranéen, outre-mer, plaines intérieures et massif à tourbières. Ainsi, l’évaluation de la dernière décennie montre que l’état général de 48% des sites est stable contre 41% en voie de dégradation et 11% en voie d’amélioration. Les dégradations les plus fortes sont constatées sur les sites des plaines intérieures (53% d’entre eux), des vallées alluviales (49%), du littoral atlantique, de la Manche et de la mer du Nord (45%) et d’outre-mer (42%).
Le rapport publié par le Ministère de la Transition écologique constate que les évolutions sont plus favorables dans les milieux salés. Ceux-ci semblent connaître une évolution plus favorable que les milieux d’eau douce. La part des sites dont les milieux salés se sont dégradés est en effet passée de 31 % sur la période 2000-2010, à 22% sur la période 2010-2020 (34% à 36% pour les milieux doux). La part des sites dont les milieux salés se sont restaurés est quant à elle passée de 10% à 14% entre les deux périodes (12% à 9% pour les milieux doux).
Les dégradations sont liées à une intensification des pressions qui s’exercent sur le site ou son environnement immédiat. Les milieux subissent de multiples pressions : culture, tourisme, élevage, prélèvement en eau, urbanisation, etc. Plus les pressions sont nombreuses au sein d’un site humide ou de son bassin versant, plus son état écologique et fonctionnel et les services qu’il rend se dégradent. 90 % des sites évalués sont en bon état lorsque moins de 8 activités sont recensées. Ce taux tombe à 55 % lorsque le site concentre à lui seul plus de 20 activités. D’autres pressions sont cependant observées notamment la présence d’espèces exotiques envahissantes ou les effets du réchauffement climatique.