🔻 La Cour de Justice de l’UE accuse l’Espagne de laisser le Doñana se déteriorer

Photo d'illustration © Gabriela Coronado Hernández / Wikimedia

2300
© Gabriela Coronado Hernández
⏱ Lecture 2 mn.

Un rapport de l’avocate générale de la Cour de Justice de l’Union Européenne accuse l’Espagne d’être responsable de la dégradation de la zone naturelle de Doñana.

Le Doñana est une zone humide espagnole protégée au niveau national et international par la Convention Ramsar. Les milieux naturels y sont extrêmement variés. Ses 54 000 hectares se composent de dunes stables ou mobiles, de marais secs ou humides, de maquis et de lagunes. Un rapport de l’avocate générale de la Cour de Justice de l’Union Européenne vient d’accuser l’Espagne d’être responsable de la dégradation de la zone.

Si les premières menaces pesant sur cet espace sont le tourisme, la chasse, l’urbanisation et l’agriculture intensive; la Cour de Justice de l’UE pointe surtout du doigt l’agriculture intensive, cause inquiétante des dégradations du Doñana puisque l’Espagne a agi illégalement en permettant que le vol des eaux souterraines se poursuive. Le pays enfreint ainsi le droit communautaire, en particulier la directive « Habitats » précise l’avocate générale de la Cour de Justice de l’UE Juliane Kokott dans son rapport. Il y a 10 ans déjà, le Fonds Mondial pour la nature (WWF) portait plainte auprès de la Commission européenne, dénonçant l’extraction abusive et non durable d’eau dans la région de Doñana pour la culture intensive de fruits rouges.

Juliane Kokatt a également souligné que les autorités espagnoles n’avaient pas réussi à prévenir les effets négatifs sur les habitats protégés résultant du prélèvement d’eau pour répondre à la demande de Matalascañas, une station touristique voisine. Selon elle, il semble clair que le captage d’eau souterraine a des effets négatifs importants sur les habitats protégés dans les trois zones protégées: Doñana, Doñana Norte y Oeste et Dehesa del Estero y Montes de Mogue. Grâce aux conclusions de l’avocate générale, les juges de la Cour vont maintenant commencer leur délibération : si l’Espagne est reconnue coupable, elle pourrait se voir infliger de lourdes sanctions financières.

Conclusions de l’avocate générale de la Cour de Justice de l’UE