Plusieurs ONG environnementales critiquent la déforestation importée induite par les cultures de soja Alors que Cargill, l’un des principaux importateurs de soja en France, vient de publier son nouveau plan d’action soja, elles critiquent son manque d’ambition réelle.
La déforestation importée désigne l’importation et la consommation de produits pouvant contribuer à la déforestation à l’autre bout du monde. Les associations environnementales mettent en garde contre ce phénomène depuis longtemps, fustigeant le chocolat dont l’industrie du cacao rase les forêts d’Afrique de l’ouest, ou encore le diesel, dont l’huile de palme entraîne la déforestation de l’Asie du sud-est. Le 25 mars dernier, les ONG Mighty Earth, France Nature Environnement (FNE) et Sherpa ont publié un rapport sur le devoir de vigilance des entreprises françaises face à la déforestation causée par la culture du soja en Amérique du Sud.
[ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]Selon elles, Bigard, Bertrand/Quick, E. Leclerc et d’autres entreprise du secteur agro-alimentaire qui utilisent massivement le soja dans l’alimentation du porc et des volailles ne prennent pas assez en compte le risque de déforestation importée. Cargill, l’un des principaux importateurs de soja en France, a publié la semaine dernière son nouveau « plan d’action soja ». En préambule, il indique que « le but final de Cargill est d’éliminer la déforestation de nos chaînes d’approvisionnement mondiales. […] En tant qu’entreprise responsable, nous attendons de tous nos fournisseurs qu’ils partagent notre engagement à respecter la loi et les engagements décrits dans notre code de conduite des fournisseurs« . Selon les ONG, les promesses de ce plan d’action sont insuffisantes: plutôt que d’annoncer une politique stricte de conservation, Cargill rejette la responsabilité sur ses fournisseurs, desquels il attend des mesures anti-déforestation. « Cargill bricole des solutions médiocres alors que l’Amérique du Sud est en train d’être réduite en cendres, explique Glenn Hurowitz, directeur de Mighty Earth. Si l’on regarde de plus près ce plan d’action, il apparaît que le seul véritable engagement pris par l’entreprise est de respecter la loi, comme si elle pouvait choisir ne pas la respecter… Tant que Cargill ne cessera pas de s’approvisionner auprès de fournisseurs impliqués dans la destruction d’écosystèmes, les autres compagnies devraient réfléchir mûrement avant de se fournir auprès de Cargill ».
Les associations ont ainsi appelé les entreprises françaises concernées à cesser l’approvisionnement direct ou indirect en matières premières agricoles peuvent être la source d’abus environnementaux. « Ces dernières doivent à tout prix investir dans la traçabilité sur 100% des volumes de soja utilisés dans leur chaîne d’approvisionnement et s’engager immédiatement et concrètement pour un moratoire couvrant toutes les forêts d’Amérique latine. »
Lire le rapport des associations sur le soja et la déforestation importée
Lire le plan d’action de Cargill
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