L’administration Obama a dévoilé lundi un plan visant à mieux protéger les ours polaires, dont la survie à long terme est menacée par le réchauffement climatique.
« Ce plan établit les grandes lignes des actions nécessaires et des engagements concrets du Bureau américain de la pêche et de la faune sauvage (USFWS), de l’Etat (d’Alaska), des autres administrations fédérales, des autochtones et des partenaires internationaux pour protéger les ours blancs à court terme », explique Greg Siekaniec, directeur régional de l’USFWS en Alaska. L’USFWS détaille les mesures pour améliorer les chances de survie de ces animaux à court terme mais prévient : sans des actions décisives pour combattre le réchauffement planétaire, ces ursidés qui dépendent de la banquise pour chasser leurs proies et se nourrir, « vont quasiment disparaître » alors que la fonte des glaces s’accélère. « Ne vous méprenez pas, sans des mesures décisives pour lutter contre le réchauffement de l’Arctique, le sort à long terme de cette espèce est incertain », ajoute-t-il.
Le plan se concentre surtout sur les moyens de limiter la sur-chasse par les autochtones, les conflits grandissants entre ces animaux et les populations humaines locales, la protection des zones que les ours utilisent pour leur tanière et les menaces potentielles des marées noires. L’ours polaire a été placé sur la liste des espèces menacées en 2008. Les scientifiques estiment que les 19 populations d’ours blancs représentent au total de 25 000 à 31 000 animaux. Ces experts pensent que 80% de ces populations vont certainement s’effondrer si les glaces de l’Arctique continuent à se réduire. Cette région vient de connaître ses douze mois les plus chauds depuis le début des relevés de températures en 1900, entraînant une fonte de la banquise sans précédent.
L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète, selon l’Agence américaine océanique et atmosphèrique (NOAA). L’étendue de la banquise arctique de la mi-octobre à la fin novembre 2016 a été la plus faible depuis le début des observations par satellites en 1979, et 28% inférieure à la moyenne de 1981 à 2010. Mais ce rapport pourrait avoir peu d’effet alors qu’il est publié moins de deux semaines avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, un climato-sceptique comme la plupart des républicains, majoritaire au Congrès. Une étude publiée la semaine passée soulignait qu’outre la fonte des glaces, les polluants chimiques représentaient une autre menace pour les ours polaires.