Des recherches menées par Nataly Castelblanco-Martínez, une écologiste à l’Université de Quintana Roo au Mexique, montrent que les hippopotames de Pablo Escobar se reproduisent en masse et représentent une menace pour l’humain et la biodiversité.
Dans les années 1980, Pablo Escobar bâtissait un grand empire de la cocaïne. Au-delà de la drogue, l’une de ses grandes extravagances était de s’offrir son zoo personnel. Il a ainsi amassé une collection d’hippopotames, de kangourous, de girafes, d’éléphants et d’autres animaux exotiques dans son Hacienda Napoles, son exploitation agricole qui entourait son domicile. En 1993, après que la Police a tué Escobar, de nombreux animaux ont été rassemblés ou bien sont morts, sauf les hippopotames. Les gros mammifères importés illégalement en Colombie ont été laissés à l’abandon en raison du coût important et des problèmes logistiques liés au transport de gros animaux ainsi qu’à cause de la violence qui sévissait dans la région à cette époque, explique le journal britannique The Guardian.
Ces hippopotames devenus sauvages posent aujourd’hui problème. Une équipe de scientifiques avertit qu’ils constituent une menace majeure pour la biodiversité de la région, notamment car ils polluent l’eau en déféquant et dévorent les pâturages aux alentours. La présence grandissante de ces animaux peut également entraîner des risques pour les humains. Dans une étude parue dans le journal Biological Conservation, les chercheurs présentent leurs travaux qui ont débuté en 2020 après qu’un des animaux a chargé et gravement blessé un fermier. Le groupe d’experts affirme que les hippopotames, bien que très appréciés du public en raison de leur attrait touristique, doivent être abattus, sinon leur nombre pourrait atteindre environ 1500 d’ici 2035 et conséquent accroître les risques pour la biodiversité et les hommes. Le gouvernement Colombien a déjà tenté de contrôler la reproduction de ces bêtes, en vain. Le nombre d’hippopotames est passé de 35 individus à quelque 65 à 80 individus.