Un plan de licenciements à Bretagne Vivante

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Trois questions à Romain Ecorchard, Délégué du personnel de Bretagne Vivante, association présente tout le territoire de la Bretagne historique à travers 19 antennes locales.

ANES : L’association Bretagne Vivante, qui emploie une soixantaine de personnes, annonce un plan social qui touchera 9 postes. Pourquoi cette décision ?

romain-ecorchardRomain Ecorchard : Il y aune conjonction d’événements qui se sont conjugués. Certains prévisibles : des programmes Life, subventionnés par l’Union européenne, sont arrivés à échéance. D’autres partenaires, comme les conseils départementaux du Finistère ou de la Loire-Atlantique, on encore le ministère de l’écologie, ont baissé les subventions qu’ils nous accordent, mais nous avions été prévenus. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est l’annonce que, sur une décision unilatérale et personnelle de son président François Goulard (Les Républicains), le conseil départemental du Morbilhan supprime purement et simplement la subvention de 55 000 € qu’il nous versait habituellement.

ANES : Y a-t-il une explication à cette décision ?

Romain Ecorchard : Nous l’avons apprise par voie de presse… En fait M. Goulard n’a pas apprécié que nous nous permettions d’intenter un recours juridique contre le plan départemental de gestion des déchets. Il nous a donc punis ! Personnellement, je ne pense pas que cette décision soit très habile, de son propre point de vue ! S’il pensait nous museler, je pense qu’il va provoquer l’effet inverse. Jusqu’ici le conseil départemental du Morbilhan était un partenaire de l’association, il y avait donc des espaces de discussion sur les dossiers, avant d’en arriver à des positions contentieuses. Ces espaces de discussion n’existent plus désormais. En outre, pour compenser la disparition des subventions, nous allons devoir recruter des adhérents et des bénévoles. Pour cela nous serons conduits à afficher des prises de position médiatiques plus tranchées. Avec ce type de décision, nous n’aurons plus aucun scrupule !

ANES : Concrètement, certaines actions de l’association devront-elles être abandonnées ?

Romain Ecorchard : Ce n’est pas un secteur en particulier qui va être touché. Mais là où sur une mission nous avions trois postes, nous n’en aurons plus que deux. Par exemple à Nantes où je suis, nous avions trois animateurs nature, l’un de ces postes va disparaître. Nous avions cinq chargés d’étude faune-flore, nous n’en aurons plus que quatre. Inévitablement, la nature sera moins bien protégée en Bretagne !

Propos recueillis par
Jean-Jacques Fresko