🔻Les effets du climat sur les interactions entre arbres, insectes et prédateurs

Photo d'illustration ©peggychoucair de Pixabay

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En 2018, les chercheurs de l’Inrae ont initié un projet de sciences participatives impliquant des élèves de cycles différents dans plusieurs pays européens. Ensemble, ils ont analysé les effets du climat sur les interactions entre arbres, insectes et prédateurs. Les résultats ont été publiés dans la revue Global Ecology and Biogeography.

Les chercheurs de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) ont impliqué dans un projet de sciences participatives intitulé « Gardiens des chênes », des écoliers, collégiens et lycéens de différents pays européens. Pendant deux ans (2018-2019), 82 enseignants et leurs élèves ainsi que 30 scientifiques ont étudié les mécanismes de résistance des chênes aux insectes herbivores sous différents climats. Ils ont appliqué le même protocole scientifique pour mesurer les dégâts causés par les insectes herbivores sur le chêne, le long d’un gradient allant de l’Espagne à la Finlande. « Ils ont également cherché à comprendre si le climat modifiait la capacité des arbres à se défendre contre les attaques d’insectes, soit directement en produisant eux-mêmes des défenses chimiques, soit avec l’aide des oiseaux insectivores », indique l’Inrae dans un communiqué.

Pour obtenir des résultats, les élèves et les scientifiques ont installé près de 10 000 fausses chenilles en pâte à modeler sur près de 300 arbres et ont collecté plus de 9 000 feuilles. Les données récoltées ont ensuite été envoyées aux chercheurs de l’Inrae pour leurs analyses. Les premiers résultats montrent que tous les insectes herbivores ne sont pas influencés de la même manière par le climat ou les défenses des arbres. « Une hypothèse classique en écologie considère que l’intensité des interactions entre les espèces augmente en fonction de la latitude, elles seraient d’autant plus intenses quand on se rapproche de l’équateur, explique l’Inrae, mais les évidences s’accumulent depuis les années 2010 pour dire que ce ne serait pas si simple. » Les résultats de ces recherches participatives ne mettent effectivement pas particulièrement en évidence des signaux forts montrant que la latitude ou les variables du climat ont un impact significatif sur les dégâts causés par les insectes herbivores de manière générale. En revanche, pour certains types d’herbivores, un signal du climat apparaît clairement. « Cette étude permet d’affiner la théorie sans la réfuter, du fait de la complexité et de la diversité des interactions entre plantes, herbivores et prédateurs », ajoute l’Inrae.

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