Une étude publiée dans la revue Scientific Reports propose une nouvelle méthode de surveillance de l’absorption des métaux par les plantes. Cela permet d’évaluer les risques écologiques des friches industrielles.
La réhabilitation des friches industrielles nécessite une étape de remédiation de la contamination des sols souvent opérer par des cultures de plantes « hyperaccumulatrice ». Ces plantes sont capables de stocker dans leurs tissus une quantité importante d’éléments comme des métaux. Afin d’observer l’absorption des certains métaux par les plantes, des scientifiques ont élaboré une nouvelle méthode, moins coûteuse et destructrice que la méthode traditionnelle. L’Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales (ONERA), la société TOTAL et le Laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement (CNRS/Toulouse INP/UT3 Paul Sabatier) ont expérimenté une méthode d’observation par imagerie aéroportée.
La présence de contaminants dans les sols présente un risque de transfert dans les plantes et les réseaux trophiques. Il est très important d’observer ce phénomène pour évaluer les risques écologiques. Traditionnellement, l’évaluation de la teneur en métaux des sols et végétaux s’effectue par un échantillonnage massif du terrain et des analyses en laboratoire. Avec les données récoltées il est ensuite possible de situer la répartition et analyser le transfert d’une éventuelle contamination. Les travaux publiés dans Scientific Reports proposent une nouvelle méthode : la « télédétection hyperspectrale ». Cette technique permet de cartographier les teneurs en métaux dans les sols à partir d’images acquises depuis un avion ou un satellite. Elle repose sur l’exploitation des propriétés optiques de la végétation, notamment sa réflectance soit la proportion de lumière réfléchie par la surface d’un matériau. La réflectance est liée aux caractéristiques biochimiques de la plante comme la teneur en pigment, en eau etc. L’étude indique que ces éléments constituent des indicateurs fiables du transfert de métaux dans les parties aériennes des végétaux.
L’application de cette méthode aux images aéroportées permet de situer les teneurs en métaux dans les espèces végétales présentes sur les sites à réhabiliter, fournissant une cartographie précise de la contamination métallique. Pour le moment, cette méthode permet uniquement de cartographier la teneur de quatre métaux foliaires : le chrome, le cuivre, le nickel et le zinc, chez des espèces souvent présentes sur les friches industrielles notamment la ronce.