Les rivières fragmentées par des barrages et autres obstacles menacent la vie des poissons. C’est ce que montre une étude publiée dans Nature. Celle-ci révèle que les rivières européennes contiennent au moins 1,2 millions d’obstacles dans 36 des pays européens.
Les rivières abritent une biodiversité riche et fournissent de nombreux services écosystémiques. Une étude publiée dans Nature a quantifié les obstacles pouvant menacer la vie des poissons et amphibiens dans les rivières européennes. Les résultats ont montré qu’il y a au moins 1,2 million de barrières dans 36 pays européen avec une densité moyenne de 0,74 par kilomètre. Cela signifie que les individus peuvent difficilement parcourir plus de 1000 mètres sans être interrompus par de grands barrages, des ponceaux, des gués, des écluses, des déversoirs ou des rampes.
Les chercheurs ont montré que 68% de ces obstacles sont des structures de moins de deux mètres de hauteur. Ils notent que les rivières qui rassemblent la plus grande densité d’obstacles sont celles d’Europe centrale, qui sont fragmentées par les activités agricoles, les routes, ou qui se trouvent en altitude.
Le site internet The Conversation explique que la plupart des fleuves fragmentés du monde entier ne fournissent pas un apport suffisant en sédiments en raison des obstacles qui les bloquent en amont. Les poissons à la recherche de cette nourriture sont eux bloqués, affaiblis ou blessés par une série d’obstacles, ce qui menacent leur survie. Le média web rajoute qu’en conséquence, « toutes les espèces de grands poissons migrateurs du monde entier en sont arrivées au bord de l’extinction ». Il souligne également que ce phénomène a un impact sur d’autres espèces comme les moles de rivières qui utilisent les poissons pour transporter leurs larves comme c’est le cas pour la Grande Mulette en Europe.