🔻 Un nouvel outil pour comprendre l’arrivée des espèces exotiques

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Une étude publiée dans Nature Communications présente un nouvel outil permettant de confirmer la théorie selon laquelle les mammifères exotiques introduits dans un nouveau territoire doivent au préalable s’établir dans des climats similaires à ceux de leur région native. Cet outil devrait permettre d’anticiper les risques d’invasions par les espèces exotiques.

Une hypothèse scientifique sur les invasions biologique énonce que « pour qu’une espèce exotique puisse envahir un territoire, plusieurs individus doivent d’abord être introduits et établir une population initiale viable dans un site présentant des conditions climatiques similaires à celles de leur air d’origine (aussi appelée « niche climatique native ») », explique le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Une équipe de scientifiques comprenant des chercheurs du CNRS a développé un outil permettant de vérifier cette théorie et ainsi anticiper les risques d’invasions. L’étude, publiée dans la revue Nature Communications présente le NMI (Niche Margin Index) ou « indice de marge de niche ». Cet indice a été testé en numérisant un large jeu de données relatif à 979 introductions de 173 espèces de mammifères exotiques à travers le monde dont l’issue de l’implantation (réussite ou échec) était connue.

Les chercheurs ont obtenu leur NMI en calculant la distance de ces introductions à la marge de leur niche climatique native et en mettant en relation ce NMI avec le succès d’implantation. Les résultats démontrent que l’outil développé permet de mieux expliquer le succès d’établissement des espèces invasives que d’autres facteurs étudiés précédemment tels la reproduction, la taille de l’aire native ou encore le temps écoulé depuis l’introduction. « Il est à noter que seul le nombre d’individus originellement introduits donne d’aussi bons résultats », précise le CNRS.

Les jeux de données comprenaient des animaux invasifs présents en France comme le ragondin (Myocastor coypus), le rat musqué nord-américain (Ondatra zibethicus) ou le raton laveur (Procyon lotor). Le CNRS précise que ces travaux ouvrent de nouvelles perspectives pour anticiper les risques d’établissement de populations exotiques. Les chercheurs souhaitent approfondir leurs démarches en testant cet outil à plus large échelle et de l’appliquer à d’autres situations rencontrées en écologie.

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