🔻 Observer les oiseaux marins pour évaluer l’impact des changements globaux sur les écosystèmes marins

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Une étude publiée dans la revue Science montre que chez les oiseaux marins, le nombre de jeunes produits par une femelle dépend du niveau de réchauffement des océans et des impacts des activités humaines.

Avec le changement climatique rapide, les environnements et écosystèmes évoluent pour tenter de s’adapter au mieux. Il est estimé que les réponses des écosystèmes marins à l’impact humain varient d’un hémisphère à un autre. Les scientifiques expliquent cela par le fait que les activités anthropiques sont différentes entre les deux hémisphères. Dans l’hémisphère nord par exemple, il est supposé que « le changement des écosystèmes est plus prononcé, car l’homme y exploite les ressources marines à des niveaux industriels depuis de plus longues périodes. De surcroît les masses continentales y sont plus importantes et peuvent venir amplifier le réchauffement », indique le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans un communiqué « En revanche, les vastes domaines océaniques de l’hémisphère sud sont supposés atténuer plus efficacement les effets des émissions de gaz à effet de serre sur les températures océaniques. L’éloignement des écosystèmes marins de l’hémisphère sud a également limité pendant longtemps leur exploitation par les humains », ajoute le CNRS expliquant qu’une nouvelle étude vient valider cette hypothèse de différences entre les deux hémisphères.

Cette récente étude, publiée dans la revue Science soutient l’hypothèse selon laquelle il y aurait des différences entre les deux hémisphères dans les impacts du changement climatique sur la partie supérieure de l’océan, avec une vitesse de réchauffement et des vagues de chaleur plus importantes dans l’hémisphère nord. Les auteurs relèvent que les impacts des activités humaines dans l’hémisphère sud sont certes moins importants qu’au nord, mais constatent qu’ils se sont amplifiés bien plus rapidement au cours de la période 2003-2013. Pour évaluer un peu mieux les changements ayant lieu dans les écosystèmes marins, les chercheurs se sont intéressés au succès reproducteur des oiseaux marins, soit le nombre de jeunes produits par femelle par an. Selon eux, il devrait coïncider avec les changements globaux dans les deux hémisphères. Le succès de reproduction de ces populations est révélateur, car les oiseaux se nourrissent avec une grande variété de proies présentent dans l’écosystème. Cela permet donc d’évaluer la quantité et la variété de certaines autres espèces comme le mésozooplancton et des petits poissons dans une zone donnée.

Les résultats ont montré qu’au nord, les variations de la reproduction des oiseaux de mer permettent de détecter les changements des écosystèmes marins liés à la variation du réchauffement des océans et de leurs utilisations par les humains. Dans le sud, les changements dans la reproduction des oiseaux de mer sont moins importants ce qui permet donc d’élaborer des approches stratégiques de gestion écosystémiques spatialisée telles que des grandes aires marines protégées, pour maintenir l’intégrité des écosystèmes marins, la productivité et les populations de prédateurs marins.

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