Un article publié dans le journal One Earth propose un cadre conceptuel permettant d’évaluer les solutions fondées sur la nature dans une optique de changement transformatif et testent son opérationnalité grâce à l’évaluation de 93 initiatives mises en œuvre dans différentes régions de montagne du monde.
Alors que les solutions fondées sur la nature sont envisagées et encouragées de toute part pour tenter de répondre à la crise environnementale, leur capacité à induire des changements profonds et surtout durable n’a pas encore été évaluée. Des chercheurs issus du Laboratoire d’Écologie Alpine ont élaboré un cadre conceptuel permettant justement d’évaluer les solutions fondées sur la nature dans une optique de changement transformatif.
En utilisant la plateforme PANORAMA de l’Union international pour la conservation de la nature (UICN), ils ont identifié un panel de 93 études de cas dans lesquelles des solutions fondées sur la nature ont été mises en œuvre dans les montagnes du monde entier. Ces solutions visent entre autres à réduire les impacts des vagues de chaleur, de la sécheresse, des inondations et d’autres événements extrêmes liés au changement climatique tels que les avalanches ou les chutes de pierres. Ils existent diverses solutions notamment celle de restaurer des forêts le long des rivières pour réduire les impacts des inondations ou encore utiliser des infrastructures vertes dans les villes pour réduire la pollution et atténuer les vagues de chaleur.
L’étude publiée dans la revue One Earth montre que les solutions fondées sur la nature peuvent contribuer à un changement transformatif vers des trajectoires durables. Selon la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (ipbes), le changement transformatif consiste à faire les choses différemment, et pas seulement à faire un peu plus ou un peu moins de ce qui est déjà fait. Par conséquent, les solutions basées sur la nature sont, selon les recherches, un moyen radicalement différent des solutions actuelles pour obtenir des résultats durables.
La majorité des solutions évaluées par les auteurs mobilise des composantes écologiques et sociales qui possèdent un potentiel transformatif. Ils parlent de diverses valeurs humaines comme la nature et type de connaissances, les processus d’engagement communautaire et les pratiques de gestion telles que la restauration, la surveillance des écosystèmes et la protection de la nature. Les auteurs ont analysé les aspects les plus importants qui font fonctionner les solutions basées sur la nature et les résultats qu’ils produisent sur le plan socio-environnemental. Dans cet article, les auteurs appellent à un approfondissement des recherches sur les changements transformatifs au travers d’un renforcement des suivis et des évaluations des solutions fondées sur la nature qui sont mises en œuvre sur le terrain.