🔻 Où se cachent les espèces encore inconnues ?

Photo d'illustration ©adege de Pixabay

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Une nouvelle étude cartographie les régions du monde les plus susceptibles de contenir un grand nombre d’espèces inconnues de la science. En tête de peloton se trouvent le Brésil, l’Indonésie, Madagascar et la Colombie.

« Je pense que la plupart des gens croient que nous connaissons la plupart des espèces sur Terre… mais dans le meilleur des cas, nous connaissons 20 % des espèces » a déclaré Mario Moura, ancien associé postdoctoral en écologie et en biologie évolutive à l’université de Yale dans une interview au le journal d’informations Mongabay. Si nous n’avons identifié que 20 % des espèces de la Terre, où se trouvent les 80 % d’autres espèces inconnues de la science? Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Ecology & Evolution a cartographié les régions du monde les plus susceptibles de contenir une majeure partie de ces espèces encore inconnues. Moura et son confrère Walter Jatz, professeur d’écologie et de biologie évolutive à Yale, ont examiné le potentiel inexploité des espèces inconnues du monde en se concentrant sur les vertébrés terrestres, notamment les amphibiens, les reptiles, les mammifères et les oiseaux. Ils ont ensuite créé une carte du monde montrant où pourraient se trouver la plupart des vertébrés terrestres non décrits.

Les chercheurs ont compilé les données de plus de 32 000 vertébrés terrestres en utilisant la MOL (Map of Life) – une base de données mondiale des espèces connues et de leur répartition pour déterminer quelles espèces n’ont pas encore été décrites et où elles se trouvent. Ils ont également examiné de nombreux facteurs susceptibles de déterminer la probabilité de présence d’espèces inconnues dans une zone donnée. Les résultats montrent que les forêts tropicales de pays comme le Brésil, l’Indonésie, Madagascar et la Colombie détiendraient la quantité la plus considérable d’espèces inconnues, représentant environ un quart des découvertes potentielles. L’étude a également révélé que les reptiles et les amphibiens représentent probablement la majorité des espèces non décrites.

Les auteurs expliquent que si autant d’espèces sont inconnues, c’est principalement à cause d’un manque de financement de la recherche et un nombre insuffisant d’experts dans ces régions. Pourtant, il est primordial d’en savoir plus sur ces 80% d’espèces non recensées pour pouvoir les protéger. Moura et Jetz espèrent ainsi que leurs recherches contribueront aux débats lors de la prochaine Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) à Kunming, en Chine.

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