La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) appelle à sauver de toute urgence les forêts tropicales avant qu’elles ne disparaissent et à s’attaquer aux causes, toutes ancrées dans un modèle non durable de commerce international de produits agro-alimentaires.
Dans une Note, le conseil scientifique de la FRB rappelle que près de 12 millions d’hectares de forêts tropicales ont été détruits en 2018, soit l’équivalent de la surface de la Belgique, avec en tête le Brésil (un million d’hectares), le Congo (0,5 Mha) et l’Indonésie (0,3 Mha). Considérés comme des sanctuaires majeurs de biodiversité et conservant d’énormes stocks de carbone, notamment dans leurs sols, ces massifs sont défrichés à une vitesse et une ampleur alarmante.
L’accroissement des températures, les vagues de sécheresse, les ouragans plus fréquents vont altérer durablement les conditions de vie et provoquer des pertes économiques considérables. La disparition de la flore et de la faune sauvage contribuera à nous priver de ressources précieuses notamment pour l’alimentation et provoquera le dysfonctionnement de nombreux écosystèmes qui interviennent dans la régulation du climat et des grands équilibres naturels. Ces pressions conjuguent leurs effets dévastateurs dans les forêts tropicales. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Avec l’augmentation considérable des surfaces défrichées et des zones incendiées (qui ont plus que doublé cette année d’après les suivis satellitaires), le bassin amazonien est en passe de perdre son rôle de plus grand puits de carbone terrestre de la planète et de plus grand réservoir de biodiversité terrestre. Plus grande forêt tropicale humide, constituée d’environ 400 milliards d’arbres, la forêt amazonienne séquestre environ 20 % de tout le carbone de la biomasse terrestre. Brûler la forêt amazonienne, c’est donc libérer une quantité considérable de gaz à effet de serre et contribuer au réchauffement climatique global. Avec plus de 16 000 espèces d’arbres (à titre de comparaison, il y a 454 espèces dans toute l’Europe), une canopée culminant à plus de 30 m de haut, et une existence attestée depuis plusieurs dizaines de millions d’années, la forêt du bassin de l’Amazone cumule tous les attributs d’un écosystème complexe offrant une extraordinaire variété de niches écologiques propices au maintien de la plus grande diversité terrestre. Elle englobe des groupes emblématiques tels que les félins, singes, grenouilles et papillons mais aussi des groupes moins visibles tels que les champignons du sol et les organismes microscopiques. La plupart de ces espèces ne sont présentes que dans ces forêts tropicales et nulle part ailleurs. Couper un hectare de forêt amazonienne entraîne donc la perte d’espèces qu’on ne retrouvera plus jamais. Ce qui est avéré pour la forêt amazonienne l’est aussi pour les grands massifs forestiers tropicaux de l’Indonésie ou du bassin du Congo. Près de 12 millions d’hectares de forêts tropicales ont été détruits en 2018 (l’équivalent de la surface de la Belgique), avec en tête le Brésil, le Congo (0,5 Mha) et l’Indonésie (0,3 Mha). Considérés comme des sanctuaires majeurs de biodiversité et conservant d’énormes stocks de carbone, notamment dans leurs sols, ces massifs sont défrichés à une vitesse et une ampleur aujourd’hui très alarmantes.
Les causes de ces déforestations massives, souvent associées à d’importants incendies, sont bien connues. Elles sont très clairement liées à la recherche de nouvelles terres agricoles pour servir de pâtures à un élevage bovin intensif en pleine expansion, pour cultiver le soja qui nourrira de gigantesques troupeaux, sur place ou ailleurs, ou pour planter de vastes étendues de palmiers à huile.
Afin de stopper la disparition en cours de ces joyaux inestimables que sont les écosystèmes forestiers tropicaux, le conseil scientifique de la FRB appelle a en rapidement supprimer les causes, toutes ancrées dans un modèle de commerce international de denrées agricoles ou alimentaires produites à coût économique minimal et coût écologique maximal.
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