Une nouvelle étude du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) et de l’Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO) dévoile les facteurs clés qui motivent le lancement de la restauration des forêts.
Le dernier rapport du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) et de l’Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO), intitulé « Facteurs permettant d’augmenter la restauration des paysages forestiers : les rôles de la gouvernance et de l’économie », met en avant les facteurs clés de la restauration forestière. Le rapport présente des exemples de comment ces facteurs ont joué en faveur de la reforestation des forêts dans certains pays. Il souligne par ailleurs que les approches doivent être adaptées aux problématiques locales.
Chaque année, la planète pleure 11 millions d’hectares de forêts. Une superficie bien plus importante est également dégradée chaque année. Pour inverser cette tendance, des initiatives internationales de grande envergure ont été lancées comme le défi de Bonn en 2011 ayant pour objectif de restaurer 150 millions d’hectares de paysage forestiers. La méthode de restauration largement sollicitée ces dernière année a pour but d’augmenter les efforts de restauration tout en répondant à des objectifs à la fois écologiques et sociaux.
Le WWF et l’IUFRO ont fait une étude de cas sur 10 sites qui ont augmenté leurs efforts de restauration des forêts : Bhoutan, Colombie, Costa Rica, Éthiopie, Géorgie, Kenya, Madagascar, Viet Nam, la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel, et l’État brésilien d’Espírito Santo. Pour collecter les données nécessaires au développement de l’étude, le processus de restauration des paysages forestiers a été divisé en trois phases : une phase de motivation, une phase de mise en œuvre et une phase de maintien. L’objectif global est d’identifier les facteurs favorables à l’échelle nationale ou infranational qui ont motivé le lancement de la restauration des forêts.
Au Kenya par exemple, « la Constitution de 2010 du pays a adopté un objectif visant à assurer une couverture forestière de 10 % et la tendance de la couverture forestière est à la hausse ; 72 % des associations forestières communautaires se sont engagées dans la plantation d’arbres et le coût de l’augmentation de la couverture forestière à 10 % a été estimé à 48 milliards de KES (442 millions de dollars US), tandis que le coût de l’inaction a été estimé à un montant bien plus élevé de 168 milliards de KES (1,55 milliard de dollars US) », explique le rapport.
L’étude montre que finalement, il n’y a pas de solution miracle en matière de restauration des forêts. Chaque situation est unique même si des tendances générales ont pu être observées. L’analyse a souligné l’importance d’un environnement politique favorable, la pertinence et la nécessité d’engager et de responsabiliser les communautés. Il a également mis en évidence l’importance d’envisager des mesures économiques telles que les paiements pour l’écosystème des services visant à soutenir la restauration des paysages forestiers et la plantation d’arbres à long terme.