Un rapport du WWF révèle le coût économique du déclin de la nature dans 140 pays et ceux dont les économies seront les plus durement touchées d’ici 2050. La France figure à la dixième place parmi les pays les plus impactés.
Selon le rapport “Global Futures”, si rien n’est fait pour enrayer la disparition de la nature, cela coûtera au moins 479 milliards de dollars par an au niveau mondial, soit près de dix mille milliards de dollars d’ici 2050, l’équivalent des économies du Royaume-Uni, de la France, de l’Inde et du Brésil cumulées. Parmi les pays les plus impactés en valeur absolue du PIB, les États-Unis figurent à la première place, avec une perte de 83 milliards de dollars par an d’ici 2050, un montant équivalent à la totalité du PIB annuel du Guatemala. Suivent le Japon et le Royaume-Uni avec respectivement des pertes de 80 et 21 milliards de dollars par an. Augmentation des inondations, érosion côtière et perte de défenses naturelles telles que les coraux et mangroves, avec des dommages conséquents aux infrastructures côtières et aux terres agricoles : voici les causes principales de cette perte de PIB dans les trois pays. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
La France figure à la 10ème place parmi les pays les plus impactés, à hauteur de 8,4 milliards de dollars chaque année d’ici 2050, soit 173 milliards de dollars d’ici 2050, environ l’équivalent du PIB de la Slovaquie. Ces pertes économiques sont principalement dues à l’érosion des côtes (plus de 5 milliards de dollars) et à la diminution de la production halieutique (plus de 2 milliards de dollars), ainsi que dans une moindre mesure à la limitation du stockage du carbone, de la pollinisation, et des apports en eau. Les pays en développement seront également très touchés, l’Afrique de l’Est et de l’Ouest, l’Asie centrale et certaines parties de l’Amérique du Sud en particulier, car la perte de nature aurait des répercussions sur les niveaux de production, le commerce et les prix des denrées alimentaires. Selon le rapport, les pays qui devraient perdre le plus, en pourcentage de leur PIB, seraient Madagascar, le Togo et le Vietnam, avec des baisses respectives de 4,2 %, 3,4 % et 2,8 % par an d’ici 2050. L’étude démontre toutefois que, si nous agissons dès maintenant au niveau mondial pour réduire notre empreinte écologique et notre impact sur la nature, il est encore possible d’inverser la tendance. Si nous parvenons à mieux gérer l’utilisation des terres pour éviter de nouvelles pertes de zones importantes pour la biodiversité et les services écosystémiques, comme le démontre le rapport dans le scénario “Global Conservation”, les résultats économiques seraient ainsi nettement meilleurs, avec une augmentation du PIB mondial de 490 milliards de dollars chaque année par rapport au calcul du scénario du statu quo.
« Ce rapport nous prouve une fois de plus que ne pouvons pas envisager une société stable et juste si les forêts disparaissent, les pollinisateurs s’évanouissent, la biodiversité s’effondre et l’océan s’épuise. Mais il est encore possible d’inverser la tendance et réduire notre impact sur la nature, et l’année 2020 est une échéance cruciale à ne pas rater, avec le Congrès mondial de l’UICN à Marseille et la conférence mondiale pour la biodiversité en Chine, déclareArnaud Gauffier, directeur des programmes du WWF France. Le WWF appelle les États, les acteurs économiques, financiers et locaux à prendre des engagements pour la protection de la nature pour parvenir à un accord global ambitieux. Dans ce contexte, la France se doit de montrer la voie, en portant au plus haut l’ambition internationale et en faisant preuve d’exemplarité à domicile, notamment dans la lutte contre la déforestation importée, l’effort de réduction des émissions de GES, qui ne doit pas être remis à plus tard comme c’est pourtant le cas dans la nouvelle SNBC, ou encore la réduction des pesticides entraînant la disparition des pollinisateurs comme prévu par le plan Ecophyto. ».
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