Des scientifiques estiment qu’il faudrait à peine 30 ans aux écosystèmes marins, très résilients, pour se régénérer, si un plan d’actions sérieux était mis en place.
Selon une étude prenant le contre-pied des annonces pessimistes, la vie marine et les écosystèmes océaniques pourraient se rétablir considérablement d’ici 30 ans si l’humanité prend des mesures sérieuses pour protéger les espèces et reconstruire les habitats naturels.
Un plan d’action incluant la lutte contre le changement climatique permettrait une amélioration de l’état de conservation de la biodiversité marine, a annoncé l’équipe internationale de chercheurs responsable de l’étude, qui souligne la résilience de nombreux écosystèmes marins et décrit sa vision de la restauration de la vie marine d’ici 2050.
Les mesures nécessaires comprennent selon eux la protection des habitats et des espèces vulnérables, une meilleure gestion de la pêche, la restauration des habitats et des populations d’animaux sauvages et, surtout, la lutte contre la crise climatique. L’étude chiffre l’extension de la protection à la moitié des océans entre 10 et 20 milliards de dollars par an. Mais elle rapporterait bien plus, grâce à l’écotourisme, à la pêche durable et à la réduction indemnisations en cas de catastrophes naturelles, si les zones côtières sont protégées par des mangroves ou des marais salants.
Les experts estiment qu’il est possible que les populations marines se reconstituent de 50 à 90 % en l’espace d’une génération humaine, en prenant pour exemple des espèces en danger d’extinction qui ont pu à nouveau prospérer ces dernières années du fait de la réduction de la chasse, d’une meilleure gestion de la pêche, ou encore de la création de zones protégées. Ainsi les baleines à bosse qui migrent de l’Antarctique vers l’Australie sont revenues du bord de l’extinction en 1968 à plus de 40 000 aujourd’hui. Ils citent également l’exemple des éléphants de mer du Nord, passés de 20 animaux reproducteurs en 1880 à plus de 200 000 aujourd’hui.