En 13 ans, 1,9 million de km2 – une superficie de la taille du Mexique – de terres jusque là relativement exemptes de perturbations anthropiques ont été fortement impactées par l’action humaine, selon une étude publiée dans la revue scientifique One earth.
L’homme a influencé la biosphère terrestre pendant des millénaires, convertissant une grande partie de la surface de la Terre à des utilisations anthropiques des terres. Néanmoins, certains écosystèmes restent encore libres de toute pression humaine directe importante (et sont donc considérés comme « intacts »), fournissant ainsi des habitats essentiels aux espèces menacées et maintenant les processus écosystémiques qui sous-tendent la vie sur la planète. L’étude montre qu’entre 2000 et 2013, 1,9 million de km2 – soit une superficie de la taille du Mexique – de terres relativement exemptes de perturbations humaines ont été fortement modifiées.
Cette perte a de profondes implications pour la biodiversité, qui a besoin de terres intactes pour continuer à survivre, et pour les personnes qui dépendent des services fournis par des écosystèmes intacts. Les résultats mettent en évidence le besoin urgent de sauvegarder les derniers écosystèmes intacts de la Terre et suggèrent que des efforts plus importants sont nécessaires pour atténuer les pressions exercées par l’homme.
La cartographie des pressions humaines est importante pour comprendre le rôle de l’humanité dans la formation des modèles et des processus de la Terre. Notre capacité à cartographier cette influence a évolué, grâce à de puissants moyens de calcul, à des satellites d’observation de la Terre, à un nouveau recensement ascendant et à des données provenant de sources multiples. Les auteurs de l’étude fournissent les dernières cartes temporellement comparables de l’empreinte humaine terrestre et l’évaluation de l’évolution de la pression humaine à l’échelle mondiale, du biome et de l’écorégion. En 2013, 42 % de la superficie « terrestre » de la Terre pourrait être considérée comme relativement exempte de perturbations anthropiques directes, et 25 % pourrait être classée comme « zone sauvage » (l’extrémité la moins dégradée du spectre de l’empreinte humaine). L’essentiel des modifications constatées entre 2000 et 2013 a eu lieu dans les écosystèmes de prairies tropicales et subtropicales, de savanes et de zones arbustives, mais les forêts tropicales humides d’Asie du Sud-Est ont également subi des modifications rapides.