D’après une nouvelle étude, les montagnes ne représentent que 25% du territoire terrestre mondial, mais abritent abritent à elles seules 85% des espèces d’amphibiens, d’oiseaux et de mammifères.
Des chercheurs ont cherché à éclaircir le rôle des montagnes dans la biodiversité mondiale. Dirigés par Carsten Rahbek, spécialiste en macro-écologie à l’Université danoise de Copenhague, ils ont étudié la présence de 21 000 espèces d’amphibiens, oiseaux et mammifères dans 134 régions montagneuses du monde. Leurs résultats montrent que les montagnes contribuent de façon disproportionnée à la biodiversité terrestre de la Terre, en particulier sous les tropiques, où elles abritent des points chauds d’une richesse extraordinaire et surprenante. Alors qu’elles ne représentent qu’environ 25 % de la superficie totale des terres, les régions montagneuses abritent plus de 85 % des espèces d’amphibiens, d’oiseaux et de mammifères de la planète, dont beaucoup leur sont inféodé. Les raisons de cette grande biodiversité, notamment au sein de certaines montagnes tropicales, de même que ses variations d’une région à l’autre ne sont pas encore tout à fait comprises. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Le climat particulier des montagnes pourrait être l’une des explications, d’après Rahbek: « Le climat des montagnes est très complexe : par exemple, dans le nord des Andes, on trouve 60 % des climats qui existent dans la planète entière ; normalement, il faudrait se déplacer sur plus de 10.000 kilomètres pour voir cette diversité des climats, alors que là on les a en à peine 5 kilomètres ! » Cette complexité des climats de montagne bénéficient aux espèces: un animal menacé dans son habitat d’origine aura moins de difficultés à trouver un climat et un environnement plus adaptés, en se déplaçant sur des distances raisonnables. Les UV en altitude et l’origine géologique de certaines montagnes seraient d’autres facteurs importants de cette biodiversité foisonnante. Ainsi, toujours dans le nord des Andes, une large proportion des 45 000 espèces de plantes s’explique notamment par la formation de la cordillère, issue du glissement de la plaque océanique Nazca sous le continent sud-américain. Une origine géologique qui a créé de nombreux minéraux rares ayant obligé les plantes à évoluer et à s’adapter.
Et « cette hétérogénéité se reflète chez les animaux se nourrissant de ces plantes« , d’après Rahbek. « On sait très peu de choses sur la façon dont ces espèces se forment et survivent, ni quand ou pourquoi elles peuvent risquer l’extinction, conclut l’étude. Comprendre ce phénomène est donc d’une importance cruciale dans un monde où le changement climatique et l’exploitation des terres menacent la biodiversité mondiale. »
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