Comment se débarrasser d’un goéland entreprenant qui rêve de dévorer votre pique-nique ? Il suffit de le regarder droit dans les yeux, d’après une –très sérieuse- étude publiée dans la revue de biologie de la Royal Society britannique.
Les conflits entre l’homme et la faune sauvage constituent l’une des plus grandes menaces qui pèsent sur les populations d’espèces dans le monde. Le Goéland argenté (Larus argentatus) est une espèce confrontée à un de sa population, malgré une augmentation dans les zones urbaines. Les goélands des zones urbaines sont souvent considérés comme une nuisance en raison de comportements tels que le vol de nourriture. On ne sait toujours pas si le comportement alimentaire des goélands urbains est influencé par les indices du comportement humain, comme la direction du regard. Les chercheurs ont donc mesuré les temps d’approche des goélands argentés vers une source de nourriture située à proximité immédiate d’un expérimentateur qui a soit regardé directement le goéland, soit regardé ailleurs. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Madeleine Goumas, chercheuse de troisième cycle à l’Université d’Exeter, s’est aventurée avec son équipe à Falmouth, St Ives, Newquay et d’autres sites populaires du littoral anglais, armée de sacs à congélation scellés contenant des chips et d’un chronomètre. Quand elle est arrivée, elle a placé les chips à une distance d’environ un bras et a chronométré que mettait le goéland pour s’attaquer au sac. Ils ont constaté que seulement 26 % des goélands ciblés toucheraient les aliments, ce qui donne à penser que le vol de nourriture est susceptible d’être effectué par une minorité d’individus. Lorsque les goélands touchaient les aliments, il leur fallait beaucoup en moyenne beaucoup plus de temps pour s’approcher (plus de 300 secondes) lorsque le regard de l’expérimentateur était dirigé vers eux que lorsqu’il était éloigné. Cependant, le comportement interindividuel variait grandement, certains goélands s’approchant aussi rapidement dans les deux traitements, tandis que d’autres s’approchaient beaucoup plus lentement lorsque l’expérimentateur les observait. Ces résultats indiquent qu’il est possible de réduire les conflits entre l’homme et le goéland argenté en modifiant légèrement le comportement humain… mais qu’il faut aussi tenir compte des différences de comportement entre les différents goélands.
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