Une nouvelle étude confirme que la perte de diversité des pollinisateurs continue de s’accélerer.
Les espèces pollinisatrices telles que les abeilles sont sur le déclin du fait notamment de l’utilisation massive de pesticides. Pourtant elles jouent un rôle crucial dans l’agriculture mondiale et en tamponnant les changements des écosystèmes engendrés par le réchauffement climatique. En 2016, le Rapport d’évaluation sur les pollinisateurs, la pollinisation et la production alimentaire de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) expliquait toutefois que « dans certains pays européens, les tendances à la baisse concernant la diversité des insectes pollinisateurs se sont ralenties ou même arrêtées« , suggérant ainsi que les efforts actuels de conservation de la biodiversité portaient leurs fruits. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Faisant le constat que cette déclaration s’appuyait sur une seule étude, Tom Van Dooren, un chercheur de l’Institut d’écologie et des sciences de l’environnement de Paris, un établissement rattaché au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), a examiné les analyses réalisées dans cette étude et conclu qu’il fallait en revoir les résultats en réanalysant les données sur les abeilles et les bourdons des Pays-Bas, à partir d’une nouvelle méthode. Il a mené lui-même cette démarche en analysant 73 années de données sur la richesse spécifique des abeilles présentes dans le pays. « Son constat : le nombre d’espèces de bourdons a diminué d’environ vingt pour cent, relate le CNRS dans un communiqué. Pour les autres espèces d’abeilles sauvages, les déclins sont inférieurs à ce chiffre. » Selon lui il n’y a aucune preuve d’un ralentissement de la perte de diversité des pollinisateurs. « Pour les bourdons, l’une des méthodes détecte une réduction significative de 19 % du nombre d’espèces présentes aux Pays-Bas en 2018 par rapport à 1945. Pour d’autres espèces d’abeilles sauvages, le déclin estimé est plus faible et pour l’instant statistiquement non significatif. » Pour être prudents en termes de mesures de conservation, Tom Van Dooren recommande de considérer comme réel ce déclin de 5 à 10 % du nombre d’espèces présentes.
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