Le changement climatique perturbe les interactions au sein de la chaîne alimentaire (1 mn 30)

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Une nouvelle étude ayant pris pour exemple des communautés de lézards suggère que le réchauffement climatique va modifier les interactions entre proies et prédateurs en perturbant le régime alimentaire des uns et des autres, avec des conséquences pour leur survie.

Au sein de la chaîne alimentaire, les espèces interagissent de façon complexe. Ces interactions, particulièrement les relations de proies-prédateurs, jouent un rôle primordial dans la survie des espèces et dans l’équilibre au sein des communautés d’êtres vivants. Elles impactent notamment la physiologie des individus et la stabilité des populations. Le changement climatique peut modifier ces interactions en transformant soit le régime alimentaire des espèces consommatrices, soit la composition en espèces des communautés. Cette modification des interactions peut se répercuter sur la survie des différentes espèces interagissant entre elles. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

Dans une récente étude, des chercheurs de l’Université de Toulouse 3 et du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) ont quantifié l’impact d’un réchauffement du climat sur le régime alimentaire d’un lézard vivipare (Zootoca vivipara), et les conséquences pour leur survie et leur flore intestinale. Ils ont comparé des populations de lézards soumises au climat actuel, et à un climat plus chaud de 2°C, « correspondant aux prédictions climatiques optimistes pour la fin du siècle« , précise le CNRS dans un communiqué. Des enclos spéciaux de 100 m² ont été utilisés, chacun simulant un mini-écosystème avec des communautés végétales et animales naturelles et diversifiées. Après avoir passé 3 mois dans ces conditions climatiques, le régime alimentaire des lézards a été estimé grâce notamment à un suivi des communautés d’invertébrés.

« La survie, la condition corporelle et la diversité des communautés bactériennes présentes dans leur flore intestinale ont également été quantifiées. » Résultat : les lézards vivant dans un climat plus chaud ont réduit leur panel de proies consommées et ont ciblé plus d’invertébrés prédateurs, telles que les araignées, que d’invertébrés phytophages (grillons). « Ces changements de régime alimentaire s’accompagnent d’une survie et d’une diversité bactérienne plus faible en climat chaud, précise le CNRS. Ces résultats démontrent une modification des interactions proies-prédateurs avec de potentielles conséquences sur la viabilité des populations et l’évolution de cette espèce prédatrice, les communautés d’espèces en interaction et les dynamiques éco-évolutives. »

L’étude

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