Des chercheurs ont réussi à détecter la présence de la bactérie Xylella fastidiosa avant l’apparition des symptômes de la maladie sur les oliviers, rapporte une étude publiée lundi dans Nature Plants.
Les images de drones pourraient désormais aider à détecter précocement la bactérie « tueuse d’oliviers ». « Notre étude montre que les images de caméras hyperspectrales et thermiques permettent de détecter la maladie avant que les symptômes ne soient visibles sur le terrain », explique à l’AFP Pablo Zarco-Tejada, du Centre commun de recherches (JRC) de la Communauté européenne à Ispra (nord de l’Italie). Il s’écoule 8 et 14 mois entre la contamination et l’apparition de ces symptômes. « Pendant tout ce temps, la maladie peut se propager à d’autres arbres », ajoute le coauteur de l’étude. La bactérie, connue aux Etats-Unis sous le nom de maladie de Pierce (qui a fortement touché les vignobles californiens à la fin du XIXe siècle) est transmise par des insectes de la famille des cigales, et a été détectée à ce jour dans quatre pays européens (Italie, France, Espagne et Allemagne), avec des effets différents selon les végétaux et les conditions climatiques. Dans le sud de l’Italie (provinces de Lecce, Taranto et Brindisi), elle détruit les oliviers en les desséchant, mais pas les agrumes. En Espagne, elle a été détectée en octobre 2016 sur des amandiers, des oliviers ainsi que d’autres espèces végétales sur l’île de Majorque (Baléares) puis sur deux autres îles, Ibiza et Minorque, et plus récemment dans la région d’Alicante (Valencia). En France, elle a été signalée pour la première fois en Corse, en juillet 2015 et touche surtout des plantes ornementales. Au total 25 foyers ont été détectés en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et 350 en Corse. La bactérie peut potentiellement toucher 359 espèces végétales, selon la sous-espèce détectée (multiplex, pauca, fastidiosa, sandyi, morus, tashke) et aucun remède ne permet la guérison des plantes touchées. En traitant les données récoltées par des caméras embarquées sur des drones ou des avions de surveillance, les chercheurs annoncent être « en mesure de classer chaque olivier comme sain ou affecté » même pendant la période « d’incubation ». « Nous étudions comment ces méthodes développées pour les oliviers peuvent être transférées aux amandiers », annonce le chercheur.