Un « GIEC Biodiversité » en nouvelle-Aquitaine

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L’Assemblée régionale veut évaluer l’érosion du vivant sur son territoire

Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a lancé vendredi un « GIEC Biodiversité » régional regroupant plus d’une centaine de scientifiques, pour évaluer les conséquences de l’érosion du vivant dans la région, une initiative qui pourrait « servir de préfiguration pour un échelon national voire international ». La préservation de la diversité du vivant « constitue une priorité politique pour la Région Nouvelle-Aquitaine, qui couvre dorénavant 1/8 du territoire national », rappelle dans un communiqué le Conseil régional, qui avait déjà mobilisé en 2013 des scientifiques pour travailler sur différents scénarios liés au réchauffement climatique à l’échelle de son territoire.

Selon la collectivité, « la biodiversité, du fait de son érosion alarmante, mais aussi de son rôle capital pour les sociétés humaines, à travers le fonctionnement des écosystèmes dans lesquelles nos sociétés puisent l’essentiel de leurs ressources, est un enjeu majeur du 21ème siècle, au même titre que le climat, mais elle ne bénéficie pas du même intérêt que ce dernier ».

Le groupement de scientifiques, qui pourra à terme réunir entre 150 et 200 chercheurs, a pour objectif « d’évaluer les conséquences de l’érosion du vivant sur tous les domaines de la société humaine, aussi bien la santé, l’agriculture, l’industrie ». Il s’agit d’une part « d’améliorer les connaissances » sur le sujet, et d’autre part de faciliter la « prise de décision » dans le cadre des politiques publiques.

Les travaux de ce GIEC régional seront coordonnés par Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au Centre d’études biologiques de Chizé (Deux-Sèvres), dépendant du CNRS. Un comité scientifique, composé de huit chercheurs de renommée nationale, supervisera les travaux.

La région espère que cette initiative pourra « constituer une préfiguration d’une action pouvant être relayée à l’échelle nationale, voire internationale, en lien avec les travaux de la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique pour la biodiversité (IPBS) » qui réunit des experts de 125 pays.

En 2013, l’ex-Région Aquitaine, élargie depuis à la Nouvelle-Aquitaine, avait mobilisé une équipe de 15 scientifiques aquitains, sous la direction du climatologue réputé Hervé Le Treut, membre du GIEC, pour élaborer des scénarios « réchauffement climatique » dans la région, pour le littoral, l’agriculture, la montagne, l’eau et la population.

Selon la région, « une mutualisation des travaux sera faite entre les deux comités scientifiques », à propos notamment de l’impact du changement climatique sur la biodiversité.